DN-MADe MENTION GRAPHISME

Design éditorial supports multiples

Lycée Argouges, Grenoble

Note de synthèse DN-MADe

Année 2023-2024

Comment le design graphique peut-il permettre d’archiver le graffiti tout en préservant l’anonymat de l’artiste ?

Le graffiti

Flavien Caceres

Sommaire

Remerciements

Préambule

Abstract

Introduction

Glossaire

1. La culture hip-hop

1.a. Définition du hip-hop

1.b. Histoire du hip-hop

1.c. Quels domaines ont été impactés par la culture hip-hop ?

2. Le graffiti

2.a. Les origines du graffiti

2.b. Le travail de la lettre

2.c. Évolution du graffiti

3. Archivage et diffusion

3.a. Lieux et supports

3.b. L’importance de la photographie dans l’archivage

3.c. Mettre en scène l’archivage tout en préservant l’anonymat du graffeur

3.d. Mode de diffusion de l’archivage au sein du graffiti

Conclusion

Références et sitographie

Remerciements

Je remercie toute l’équipe enseignante du DN-MADe du lycée André Argouges, ma famille et mes camarades de classe pour la relecture. Je remercie Omiel, Ziqua, Jozf, Hemsy, Mstr, ainsi que les graffeurs ayant souhaités que leurs blazes ne soient pas cités, pour leur aide et leurs réponses à mes questions. Je remercie également tous mes proches pour leur soutient.

Préambule

Lorsqu’il a fallu choisir un thème pour la note de synthèse de troisième année de DNMADe Graphisme, je me suis directement tourné vers la culture hip-hop. En effet celle-ci a bercé mon adolescence et continue de prendre une place de plus en plus importante au sein de ma vie. Je pratique le graffiti depuis l’âge de douze ans et ne cesse de m’investir dans cette pratique depuis. Suite à des problèmes de santé, je n’ai pas pu finir mes études en licence STAPS, ce qui m’a emmené à trouver une autre voie, ma passion pour le graffiti m’a fait me tourner vers le DNMADe. C’est à cette occasion que j’ai eu mes premiers contacts avec le domaine du graphisme, je ne me voyais donc pas réaliser ma note de synthèse sur un thème autre que le graffiti. Au départ je pensais parler de la culture hip-hop au sens large, culture qui comprend le rap, le graffiti, le breakdance, le beatboxing et le djaying. Au fil de l’avancée des recherches j’ai préféré me focaliser plus particulièrement sur le graffiti et sur le fait de garder trace d’une pratique vouée à disparaitre. Concernant ma posture de designer, je me caractériserais comme esthète et technique, chose que l’on retrouve également dans ma pratique du graffiti, j’aime travailler l’association de couleurs, les formes, les compositions simples mais précises, tout doit être millimétré.

Abstract

I chose to work on graffiti and more particularly around the question « How can graphic design allow graffiti to be archived while preserving the anonymity of the artist ? » . Graffiti is a discipline that is part of hip-hop culture, which is why we will first study the history of this culture born in the Bronx in the 70s. For the second part we will study graffiti and more precisely the origins of this practice, the work of the letter, as well as the evolution (of styles, techniques, legal texts, etc.). Graffiti is an ephemeral and illegal practice that is found on a large number of supports, which is why our study will finally focus on archiving and how to highlight the artist hidden behind a work without compromising his identity.

Introduction

Le graffiti, né de la culture hip-hop au même titre que le rap, le breakdance, le djaying et le breakdance, est de nos jours omniprésent dans notre société. Cette pratique consiste à écrire son « blaze » sur une multitude de support afin qu’il soit visible par le plus grand nombre de personnes possibles. Cependant cette discipline demeure illégale et contraint donc l’auteur de graffiti à préserver son anonymat et opérer dans la plus grande discrétion. Cette illégalité entretient alors l’éphémérité de cette pratique. En effet, le graffeur ne peut pas savoir à l’avance comment son œuvre perdurera. Une question se pose alors : comment garder trace d’une pratique vouée à disparaître ? L’archivage est « un ensemble d’actions qui a pour but de garantir l’accessibilité à long terme d’informations que l’on doit ou souhaite conserver pour des raisons juridiques, historiques ou culturelles »1. L’auteur de graffiti se doit donc d’archiver sa pratique s’il souhaite garder une trace de ses œuvres. Cependant il existe tout un contexte de création derrière chaque graffiti intéressant à mettre en valeur. Nous nous demanderons donc comment le design graphique peut-il permettre d’archiver le graffiti tout en préservant l’anonymat de l’artiste ?

Nous étudierons d’abord la culture hip-hop au sens large, avant de recentrer ensuite sur le graffiti et son évolution. Enfin nous nous questionnerons sur la question de l’archivage ainsi que la diffusion de ce dernier.

Glossaire

Anonymat

L’anonymat est la qualité de ce qui est sans nom ou sans renommée, c’est-à-dire l’état d’une personne ou d’une chose : dont on ignore le nom, l’identité qui n’est pas connue ou célèbre.2

Archivage

L’archivage est un ensemble d’actions qui a pour but de garantir l’accessibilité à long terme d’informations que l’on doit ou souhaite conserver pour des raisons juridiques, historiques ou culturelles.

Blaze

Dans le graffiti, le blaze est l’équivalent d’un pseudonyme. Il s’agit d’un nom choisi par une personne pour masquer son identité.

Buff

Désigne l’action de nettoyer un graffiti.

Crew

De l’anglais « équipe »

Éphémère

Qui n’a qu’une courte durée.3

Graffiti

Inscription, dessin griffonné sur les murs4.

Jam

Rassemblement de graffeurs

Outline

Ligne faisant le tour du graffiti dont la couleur le met en relief. Après que le remplissage et le contour aient été appliqués, la ligne extérieure (Outline) est redessinée pour bien définir les lettres.

Roulant

Désigne dans le graffiti les supports roulants, tel que les trains, les métros, les Frets (trains de marchandises).

Tag

Graffiti formant une signature d’intention décorative, tracé généralement à la bombe dans un lieu public.

Terrain

Dans le milieu du graffiti, un « terrain » désigne un terrain vague, une friche, un mur légal, un endroit pour peindre à moindre risque afin d’exercer sa pratique et de s’entraîner.

Toy

(v.) Dans le milieu du graffiti, « toyer » est un manque de respect puisqu’il s’agit de dégrader ou de repasser par dessus un tag ou un graff existant, fait par un autre artiste.

  1. 1.La culture hip-hop
  1. 1.a.Définition du hip-hop

Le hip-hop est une réelle culture qui regroupe le rap, le breakdance, le graffiti, le djaying et le beatboxing. Il s’agit également d’une vraie philosophie qui a transformé les quartiers pauvres de New-York à partir des années 1970. On retrouve au sein de cette culture des valeurs fortes que prônait Afrika bambaataa et la Zulu Nation « peace, love, unity and having fun » soit la paix, l’amour, l’unité et l’amusement. Le respect occupe également une place importante au sein de cette culture, ainsi que le dépassement de soi qui est omniprésent dans chacune des disciplines, le but étant de faire mieux à chaque fois et de progresser continuellement.

  1. 1.b.Histoire du hip-hop

Tout commence dans les années 1970 dans le Bronx, quartier de New-york très pauvre et délaissé par les services publics de la ville qui est à cette époque au bord de la faillite. Le Bronx est alors frappé par la violence et par des incendies quotidiens provoqués par des vandals mais encore par des propriétaires voulant percevoir de l’argent des assurances. Le 11 août 1973, Clive Campbell et sa sœur Cindy, organisent une fête au 1520 Sedgwick avenue (lieu qui sera pour certains le lieu de naissance du mouvement hip-hop) dans le but de lever des fonds pour la rentrée scolaire de sa sœur Cindy. Clive servira de DJ sous le nom de DJ Kool Herc5, cette soirée donnera suite a des fêtes de rue organisées par Clive et appelées « Blockparties ». DJ Kool Herc devient alors une star dans son quartier, les musiques qu’il mixait dans ses soirées, fortement rythmées, ont donné naissance à un style de danse jamais vu : le breakdance.

Des MCs (master of ceremony) étaient présents afin de mettre de l’ambiance et d’interagir avec le public, au fil des soirées le rôle des MCs s’est intensifié jusqu’au jour où un certain Coke La Rock s’est mis à chanter en rythme sur les basses de DJ Kool Herc, tout en faisant rimer ses phrases. Cet évènement est alors considéré comme prémices du rap. Kool Herc n’a cependant rien inventé, les Blockparties sont inspirés du travail de plusieurs Dj comme Pete DJ Jones qui a été un des premiers à mixer avec deux platines dans les discothèques ou encore Grand Master Flowers qui organisait des fêtes à Brooklyn où il jouait de la funk dans les années 1960. Le Hip-hop est la continuité des grands mouvements artistiques afro-américains prenant ses sources dans le Jazz, le Blues, le Gospel et le disco. Dj Kool Herc et Coke La Rock ont lancé une combinaison de tout cela pour créer une nouvelle sonorité et lancer un nouveau mouvement culturel mené par une nouvelle génération. De nombreux autres Dj apparaissent et créent leurs propres fêtes, qui se veulent fédératrices et qui permettent aux jeunes des quartiers de se « défouler » le temps d’une soirée. Kurtis Blow décrira alors ces fêtes comme des « discothèques du ghetto », pour les jeunes n’ayant pas les moyens de régler l’entrée en discothèque. Toujours en 1973, Dj Afrika Bambaataa, quitte les Black Spades (gang faisant partie des plus violents du Bronx) suite à la mort d’un ami tué par la police. Il crée alors le collectif Universal Zulu Nation à travers lequel il va chercher à promouvoir l’union et la paix par le biais de la musique et de la danse. Le nom du collectif est inspiré du peuple africain Zulu et sera composé en majorité d’anciens gangsters qui veulent mettre fin à la violence, « on a pris l’énergie du négatif et on a essayé de la transformer en positif » déclare Afrika Bambaataa.

C’est en 1977 que le hip-hop va prendre une nouvelle tournure avec le black out de New-York6, la ville se retrouve privée d’électricité et laisse place à de nombreuses émeutes et des pillages de magasins d’électronique ont lieu. On assiste alors à une vague de nouveaux Dj équipés de matériels professionnels et les fêtes se démultiplient. En quelques années le quartier violent qu’était le Bronx est transformé en quartier festif où les guerres de gangs ont quasiment disparu. Le hip-hop va alors donner de l’espoir aux jeunes des quartiers défavorisés en leur montrant que le crime n‘est pas la seule façon de survivre. À ce moment là, les MCs ne servent plus seulement à ambiancer la foule lors des soirées mais proposent de la poésie, ce qui donne naissance aux battles de rap lors des Block Parties, ainsi qu’aux premières rivalités entre les rappeurs du Bronx les plus connus. Le rap était alors un art oral et de direct, la musique n’était pas enregistrée. C’est en mars 1979, que le rap va connaitre une nouvelle évolution. En effet, la productrice et chanteuse Sylvia Robinson va composer le groupe Sugarhill gang composé des rappeurs Big Bang Hank, Master Gee et Wonder Mike. Le groupe tient son nom d’un quartier de Harlem bien que les trois membres soient originaires du New Jersey. En septembre 1979, le Sugarhill Gang sort leur premier titre « Rapper’s Delight »7, un son basé sur le sample de « Good times ». Pour les habitants du Bronx, ce titre ne pouvait pas être considéré comme du vrai rap dû au fait qu’il s’agissait d’un titre enregistré et non d’une prestation réalisée en direct, mais il s’agissait d’une réelle découverte d’un nouveau genre musical aux yeux du monde.

Dans les années 1980, la culture hip-hop va devenir inévitable dans la ville de New-York, notamment avec le graffiti, et plus particulièrement sur les wagons du métros new-yorkais. À cette époque certains pratiquants voient le graffiti comme un moyen d’expression et voir leur art dans les rues de New-York étaient une vraie fierté, tandis que d’autres voyaient le graffiti comme un moyen de contestation et de rébellion. En 1983, le pays entier va découvrir cette discipline et plus largement la culture hip-hop, grâce au cinéma et au film « Wildstyle »8. Pour revenir au rap, c’est en 1982 qu’il devient un moyen de dénonciation. En effet le groupe Grandmaster Flash and The Furious Five publie le titre « The message », titre dénonciateur des conditions de vie déplorables dans le quartier du Bronx. Il s’agit également d’un des premiers morceaux de rap à être entièrement écrit et composé. Le rap est alors décrit comme « de la poésie mais qu’on récite sur le rythme de la musique » par Melle Mel, rappeur membre du groupe. À ce moment les rappeurs n’avaient plus forcément besoin de Dj, beaucoup faisaient de la musique directement avec leur bouche, on assiste alors à l’apparition d’une nouvelle discipline de la culture hip-hop : le beatboxing.

Le rap a gagné la Californie plus tardivement. Les premiers rappeurs essayaient d’imiter le rap new-yorkais Le groupe NWA (Niggaz With Attitude) a néanmoins changé les codes du rap, en proposant un rap mélangeant énergie et langage cru pour exprimer la vie des ghettos. Il s’agit alors de la naissance du gangsta rap qui, à la plus grande surprise, va s’exporter au niveau national tout en passant par les banlieues blanches. Il va, dans les années 90, dominer tous les classements et propager le rap de partout, du cinéma à la politique. Des rappeurs légendaires vont ainsi émerger de la côte est à la côte ouest dû aux confrontations de ces dernières, notamment Tupac Shakur et Notorious B.I.G, qui vont tout deux être assassinés. Dans les années 2000, le rap va être réinventé, un rap « bling-bling » exposant le quotidien de millionnaires des rappeurs. Ce rap va se rapprocher de la pop et continuera son ascension fulgurante.

  1. 1.c.Quels domaines ont été impactés par la culture hip-hop ?

Dans le domaine du rap, l’image renvoyée par l’artiste est toute aussi importante que la musique qu’il propose, et va participer au succès de ce dernier. Entre les casquettes Kangol d’LL Cool J, les sneakers de RUN DMC, en passant par les bijoux XXL de Snoop Dog, la culture hip-hop et la mode entretiennent un lien fort depuis de nombreuses années.

L’industrie du rap a été transformée par le groupe RUN DMC9. En 1983 ils sortent leur premier morceau qui explose et qui s’éloigne du disco en se rapprochant du rock, les paroles et le flow des rappeurs deviennent plus important. RUN DMC ne s’arrête pas là. Leur premier album est certifié disque d’or puisqu’il atteint les 50 000 ventes. Il s’agit du premier album de rap à obtenir cette récompense. Le groupe se veut authentique, de part notamment leur style vestimentaire très axé sur le style présent dans les quartiers de l’époque. En 1986, ils sortent le morceau « My Adidas », qui leur procure un partenariat d’un million de dollars avec la célèbre marque aux 3 bandes. RUN DMC ouvre ainsi la voie à de grandes collaborations entre la culture hip-hop et le domaine de la mode.

De nos jours le rap est omniprésent dans la société, que ce soit à la télévision, à la radio, dans la mode, le langage courant, le sport, les publicités, etc… En effet on peut citer Soprano ambassadeur des jouets « NERFS » en 2019, le rappeur Akhenaton dans le dessin animé « foot2rue » diffusé à la télévision, Asap Rocky directeur créatif de la collection Puma pour le monde de la Formule1 ou encore Pharell Williams directeur créatif chez la marque de luxe Louis Vuitton. Le langage courant n’échappe pas à cette influence hip-hop, des mots se retrouvent intégrés et popularisés grâce au rap.

La présence de la culture hip-hop dans notre société actuelle ne s’arrête cependant pas au rap, il en est de même pour les autres disciplines de la culture hip-hop. Dans le domaine du sport, le breakdance fera son apparition aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Dans la mode, le graffiti inspire les créateurs depuis des années. En 1984, Keith Haring réalise un ensemble rose porté par la chanteuse Madonna. Il réalisera également en 1987 une robe pour le modèle Grace Jones. On peut aussi évoquer le graffeur Kongo et son partenariat avec la marque de luxe Hermès qui a laissé quartier libre au graffeur pour la collection de carré Hermès de 201110. En 2018, la compagnie de prêt-à-porter H&M s’attire les foudres du monde du graffiti et du street art en réalisant une campagne publicitaire où apparait une oeuvre de l’artiste américain REVOK sans son accord. En parlant de street art, le mouvement que l’on connait aujourd’hui est aussi né du graffiti et tire donc ses sources de la culture hip-hop. Banksy, Blek le Rat ou encore Keith Haring, ont une démarche artistique fortement semblable au graffiti : leurs oeuvres sont réalisées de manière illégale, sans autorisation. De nos jours, le graffiti et le street art sont deux domaines totalement différents qu’il ne faut pas confondre. Le graffiti se veut gratuit et vandal tandis que le street art peut atteindre des sommes colossales et possède de nos jours une forte dimension politique. Les villes effacent les graffitis tandis qu’elles font venir des streets artistes originaire des quatre coins du globe afin de réaliser des fresques à des prix exorbitants dans le but d’embellir, de valoriser un quartier. En 2016, la ville de Paris fait appel à l’artiste américain Shepard Fairey afin de réaliser une fresque11 portant la devise française Liberté Égalité Fraternité suite aux attentats du Bataclan de 2015.

  1. 2. Le graffiti
  1. 2.a.Les origines du graffiti

Depuis toujours les êtres humains laissent des traces sur les murs, que ce soit les hommes préhistoriques avec comme exemple la grotte de Lascaux, en passant par l’Égypte antique avec les hiéroglyphes ou encore les habitants de Pompéi.

Contrairement aux idées reçues, la naissance du graffiti tel qu’on le connait n’a pas eu lieu dans la ville de New-York mais à Philadelphie avec un dénommé Cornbread dans les années 1960-1970. Ce dernier, très amoureux d’une jeune femme, apposa son nom dans toute la ville afin de la séduire. La presse lui lance alors le défi de réaliser sa signature dans les endroits les plus inaccessibles. Il visait chaque support pouvant lui donner de la visibilité, murs, trains, voitures de police. Il ira même jusqu’à taguer un éléphant du zoo de Philadelphie ainsi que le jet privé des Jackson Five. Durant les mêmes années du côté de New-York, Taki183 se met à écrire son nom dans toute la ville et donne naissance au « writing » qui devient très vite un vrai mouvement à tel point qu’il faudra trouver un nouveau moyen de se distinguer. Les simples tags réalisés au marqueur ou à la bombe de peinture entraînent la création de lettres contourées : le graffiti.

En France, la population n’ayant pas la chance de voyager aux Etats-Unis découvre le graffiti par le biais de Futura2000 qui a peint en live le décor de la scène du théatre Mogador pour le groupe punk « The CLASH » le 25 septembre 1981. Le 26 octobre de la même année, le journal Libération publie le tout premier article français sur le mouvement graffiti américain : « AMERICAN GRAFFITI : TAG » de Pascaline Cuvelier. Cette publication entraine une nouvelle approche utilitaire de la bombe de peinture et donner lieu à une plus forte utilisation des pochoirs dans les rues de la capitale. Le mouvement arrive réellement sur le territoire en 1982 grâce à Bando, qui suite à un voyage à New-york, rencontre le graffeur Bear167 et commence à pratiquer avec lui. Il ramène alors le graffiti à Paris et se met à peindre avec Scam, tout deux étaient les seuls graffeurs parisiens durant environ un an. En fin d’année 1983, les premières alliances entre les premiers graffeurs parisiens naissent et les premiers crew sont créés U3 (Ugly 3), 2PC (Paris City Painters), S-2 (Bomb Squad 2) ou encore le BBC (Bad Boys Crew). En 1985, Mode2, graffeur londonien, emménage dans la capitale française et emmène avec lui son propre style ainsi que ses personnages et ne tardera pas à fusionner son crew, le TCA (The Chrome Angelz) avec le crew de Bando S-2 pour former les CTK (Crime Time Kings). C’est à cette période que l’on voit apparaître les premières fresques graffiti en France ainsi que le tout premier rassemblement de graffeurs organisé par les VLP à Bondy.

  1. 2.b.Le travail de la lettre

Le graffiti s’oriente donc autour du travail de la lettre. Il y a une réelle recherche typographique généralement réalisée dans un cahier appelé « blackbook ». Il s’agit en effet d’un travail que chaque graffeur ne peut mettre de côté, contrairement aux idées reçues. Le plus gros du travail de recherche typographique passe par le crayon et non par la bombe de peinture. Le livre « Blackbook »12 du graffeur Woshe décrit à la perfection cet exercice. Au sein du graffiti on retrouve quatre grandes familles distinctes :

- Le tag : il peut être vu comme la signature du graffeur, il s’agit d’un acte brut et spontané qui pourrait se rapprocher de la calligraphie.

- Le block : il s’agit de lettres simples et imposantes le plus souvent remplies de couleur argent et contourées de noir. Ces lettres sont posées sur une ligne horizontale ( le plus souvent le bas du support). Les lettres doivent dégager une impression de rigidité.

- Le flop13 : il s’agit de lettres arrondies rapides à tracer. Concernant le remplissage il s’agit plutôt de hachures que d’un réel aplat homogène, permettant de couvrir un maximum de surface en un minimum de temps.

- Le wildstyle14 : il s’agit probablement du style le plus abouti du graffiti, ainsi que de celui le plus apprécié du grand public bien qu’il soit illisible pour la plupart des non-pratiquants. Les lettres sont compliquées et détaillées avec beaucoup de fioritures (flèches par exemples), et les remplissages sont généralement composés de dégradés, motifs, jeux de lumières.

  1. 2.c.Évolution du graffiti

Le graffiti est une discipline qui se doit d’être en constante évolution pour perdurer dans le temps. De nombreuses techniques, médiums et sous disciplines sont apparus au fil des années et se sont démocratisés. On peut parler notamment des graffitis réalisés à l’aide de perches15 ou encore des graffitis réalisés en rappel16, qui permettent une réalisation en hauteur, ainsi que l’obtention d’une plus grande visibilité. Ces deux disciplines permettent également de pallier le manque de places libres dans certaines villes où le graffiti est fortement présent. De plus la perche est un moyen économique de réaliser des graffitis de grandes tailles avec le moins de budget possible (la peinture en rouleau étant la plupart du temps de la peinture de récupération). Concernant les différentes techniques on peut citer également les tags avec des marqueurs remplis d’acide laissant alors une trace permanente en venant dissoudre des supports en verre ou métalliques et permettant alors d’échapper au « buff ».

La répression contre le graffiti vandal évolue au même titre que la discipline. Dans les textes de loi cela n’est pas flagrant. Les sanctions prévues à cet effet présentent dans l’article 322-1 du code pénal n’ont pas évolué depuis 1994, année de création de l’article. Cependant dans les faits, cela est différent. On peut utiliser trois procès pour comparer, le procès « station Louvre » de 1991, le célèbre « procès de Versailles » opposant la RATP et la SNCF à 56 graffeurs, ainsi que le procès du graffeur Azyle. Pour commencer, le procès « station Louvre » concerne trois graffeurs, Oeno, Stem et Gary, ayant vandalisé la plus belle station du métro parisien en mai 1991. Après trente jours de filature, les chambres des trois jeunes graffeurs âgés de 17 et 18 ans sont perquisitionnées. Ils sont alors placés en détention provisoire à la maison d’arrêt Fleury-Mérogis. C’est la toute première fois que des graffeurs sont incarcérés. Lors du procès de Versailles, La RATP et la SNCF s’opposent à 56 graffeurs, le but étant de marquer un grand coup dans la lutte contre le graffiti. Des sommes astronomiques et des peines de prison sont réclamées. Au final ce procès est un échec total, après dix années de procédure, certains finissent par recevoir une amende de quelques milliers d’euros. Cependant durant ces dix ans de procès les graffeurs ont subis un grand nombre d’interdictions. J’ai eu l’opportunité de m’entretenir par messages avec l’un d’entre eux. Souhaitant rester anonyme nous l’appelleront « M ». « Pendant plusieurs années il m’a fallu pointer au commissariat tous les mois, avec une interdiction totale de prendre n’importe quel transport en commun, et de voir tous les gens qui étaient concernés par l’affaire », déclare-t-il. À la fin du procès « M » est condamné à cinq mois de prison avec sursis pendant cinq ans et à 6000€ d’amende, qu’il ne paiera jamais. Cependant il déclare également « après c’est pas le procès qui a été le pire, parce que de toute manière quand tu joues tu sais que tu peux perdre, c’est plus la manière dont ça s’est passé et le temps que ça a pris. Après je sais pas si c’est vrai, mais apparemment ils étaient hors délais pour juger, ça aurait dû s’arrêter pour un vis de procédure, mais par un tour de magie ils ont réussis à maintenir l’affaire en vie ». Azyle quant à lui à été condamné en première instance en 2012 à huit mois de prison avec sursis et à une amende d’un montant de 195 000 euros. Il conteste alors ce montant et cherche à prouver que la somme est fortement au-dessus des réels préjudices. En 2016, il est finalement condamné à 138 000 euros de dommages et intérêts. De nos jours les sanctions dépendent de nombreux paramètres, tels que le support visé (trains, métros, murs, biens publics, etc.), la ville concernée (les sanctions vont être différente d’une ville à l’autre, elles seront plus sévères dans une ville comme Annecy contrairement à Grenoble par exemple), ainsi que la récidive des auteurs. La répression du graffiti passe également par l’installation de différents dispositifs de sécurités. Ces installations touchent notamment le domaine du roulants. Afin d’avoir de plus amples informations j’ai demandé au graffeur MSTR son témoignage à ce sujet17.

Concernant l’évolution des styles, j’ai contacté Hemsy, graffeur originaire de la région parisienne ayant commencé le graffiti dans les années 2000. Lors desquelles, le graffiti répondait à des normes qui maintenant sont moins ancrées dans la culture. De nos jours il existe une pratique plus abstraite, Hemsy nous parle du graffeur Oskar18 qui illustre parfaitement cette nouvelle façon de pratiquer le graffiti. Il évoque également l’évolution du matériel depuis les années 2000 : « les gammes de couleurs se sont étendues, ce qui nous permet d’avoir à présent un large nuancier pour peindre. ». Comme exemple on peut citer la gamme Montana 94 de la marque Montana Colors, proposant un large choix de 199 couleurs en 202319. Cependant l’inflation n’épargne pas les bombes de peinture. En 2014, une bombe de peinture Montana 94 coutaît environ 3,45€ contre 4,50€ en 2023. Cette hausse des prix rend « la débrouille de plus en plus nécessaire pour récupérer des sprays et de l’apprêt ».

  1. 3.Archivage et diffusion
  1. 3.a.Lieux et supports

De nos jours les graffitis sont devenus omniprésents, rares sont les supports y échappant. Trains, métros, autoroutes, voies ferrées, villes, friches, pour un graffeur chaque support est bon à utiliser pour apposer son blaze et exercer sa pratique. Ces différents supports vont alors les amener à fréquenter des lieux interdits, hors du commun, qu’une personne lambda ne fréquentera probablement jamais. Le graffiti en lui même vu par le grand public n’est que la face visible de l’iceberg. Il existe tout un travail en amont de recherches, de repérages, d’analyses. Afin de parler au mieux de ce travail, je suis allé à la rencontre de trois graffeurs ayant chacun une spécialité différente. Jozf avec qui j’ai pu parler de matériels roulants, Omiel spécialisé dans les friches et tous types de lieux abandonnés et Ziqua pour parler d’autoroutes. Tout ces lieux ont pour similitude l’illégalité, ce qui peut rendre l’archivage difficile et à double tranchant, l’archivage permettra de garder trace d’une pratique éphémère, mais constituera également un ensemble de preuves à l’encontre de la personne cachée derrière l’artiste anonyme.

  1. 3.b.L’importance de la photographie dans l’archivage

Le graffiti est malgré lui une pratique qui reste éphémère. Chaque artiste ne peut savoir à l’avance comment son œuvre va perdurer dans le temps. La photographie est alors une aubaine pour lui, elle permet de garder une trace de sa pratique. Cependant une vraie question se pose : comment documenter une pratique illégale tout en préservant l’anonymat de la personne ?

On peut parler tout d’abord de la notion d’inventorier. L’inventaire va permettre de répertorier tout en gardant un point de vue neutre, on peut alors parler de Bernd et Hilla Becher, couple de photographes allemands connus pour leurs photographies frontales d’installations industrielles à partir des années 1960. Les bâtiments sont toujours photographiés de la même manière, on retrouve la même lumière, un cadrage frontal et centré ainsi que la même technique de photographie. Les clichés sont ensuite présentés sous formes de planches de neufs images20, ce qui renforce la notion de catalogue et d’inventaire. Cependant cela risque de sacraliser l’œuvre tout en perdant le charme du support et du cadre entourant le graffiti, un même graffiti n’aura pas le même impact et le même rendu suivant les différents supports.

La photographie permet donc de garder trace d’une pratique voué à disparaître. Le graffeur Drop, originaire de Saint-Étienne, sort en 2023 son livre « 1 wall project »21 . Dans lequel il retranscrit son projet de réaliser ses peintures constamment sur le même mur avec un thème différent à chaque fresque et en compagnie de graffeurs pour qui il a une affection particulière. Il recouvre donc lui même ses œuvres et utilise la photographie pour garder une trace de chacune d’entre elles.

  1. 3.c.Mettre en scène l’archivage tout en préservant l’anonymat du graffeur

Inventorier le graffiti permettrait d’archiver cette pratique tout en préservant l’anonymat de l’artiste. Cependant cela donnerait une impression de catalogue d’objets. Hors il est trop souvent oublié que derrière un graffiti se cache un être humain, malgré qu’il souhaite rester anonyme. Lors de l’Urban Show 2 ayant eu lieu début septembre à Montbrison dans la Loire, j’ai eu l’occasion de discuter avec REAM de l’importance des relations humaines au sein du graffiti. Ce qui est ressorti de nos échanges est notre attachement mutuel accordé au fait de s’appeler par notre prénom lors d’une rencontre avec un graffeur, et non par le blaze. Cela permet de ne pas dissocier l’artiste de l’être humain. Alors comment mettre en avant ce dernier tout en préservant son identité.

Le portrait est une technique permettant de mettre en avant une personne ou un savoir faire. On peut citer Arnold Newman, photographe américain considéré comme un des pionniers du portrait environnemental. Dans ses photographies, il intègre le modèle accompagné de son œuvre ou d’un élément faisant partie de sa pratique. En 1946 il photographie le compositeur, chef d’orchestre et pianiste russe Igor Stravinsky, accompagné de son piano en réalisant une composition photographique intéressante22. Le pianiste est accoudé sur un piano à queue, créant alors un angle que l’on retrouve au niveau du couvercle du piano. La photographie est épurée. On observe un fond composé de deux gris différents, Igor Stravinsky dans l’angle en bas à gauche de l’image, et une silhouette noire du piano occupant une grande partie de l’espace. Ici la photographie du pianiste est mise en scène. Le photographe a réfléchi à une réelle composition contrairement à une photo qui pourrait être prise sur le vif afin de capturer un moment spécifique.

Cependant, comment réaliser un portrait ou mettre en avant ce côté humain tout en préservant l’identité du modèle ? Le graphiste pourrait intervenir lors de la retouche photo en rendant méconnaissable le visage de l’artiste par différents procédés : le floutage, la mosaïque, la suppression totale du visage, ou encore par le dessin23. Le côté humain pourrait également être mis en avant en montrant le contexte de création, l’environnement et l’ambiance. Comme le graffeur Omiel me l’a dit « Lorsque l’on se voit pour peindre ensemble c’est souvent la même chose, on met du rap sur l’enceinte et on partage un repas, soit un sandwich triangle, soit un bon barbecue. Tout ça pour dire qu’à chaque fois nos rencontres sont basées sur le partage et l’échange ».

  1. 3.d.Mode de diffusion de l’archivage au sein du graffiti

La diffusion des archives fait grand débat au sein de la communauté graffiti. Les avis diverges notamment entre ceux des générations passées avec ceux de la nouvelle génération.

Ces avis divergents concernent en particulier la diffusion d’archives personnelles sur les réseaux sociaux, on peut citer différents profils. Il y a tout d’abord les « anciens » qui pensent que la place du graffiti est dans la rue et que le graffiti n’a rien a faire sur les réseaux sociaux, d’autres partageant simplement leurs graffitis en « terrains » afin de partager leur art avec les autres graffeurs, et ceux qui partagent tous leurs graffitis « vandals » pour la « fame », autrement dit pour prouver ou faire croire qu’ils sont des « cartonneurs » et gonfler leur ego en acquérant une certaine notoriété, qui doit à l’origine s’acquérir dans la rue. Hemsy nous en parle également dans son témoignage : « Ce que je trouve en revanche moins intéressant avec les réseaux sociaux, c’est l’avènement de “graffeurs du dimanche“ qui n’ont pas forcément de style, des followers par centaines voire milliers, qui utilisent des tonnes de hashtags pour se faire connaître »

Sur ces réseaux sociaux on retrouve également des comptes publiant des graffitis croisés sur leur chemin. Ces mêmes comptes peuvent faire office d’archives bien que certains de ces photographes n’aient pas une réelle démarche d’archivage. Cependant certains graffeurs ne sont pas en accord avec le fait qu’une personne lambda partage leurs œuvres. C’est le cas d’un graffeur de la région Rhône-Alpes, qui détériore lui même ses réalisations en « terrain » après avoir pris une photo afin d’avoir une certaine exclusivité sur ses graffitis pour sortir un livre chaque année sans que les photos soient sorties sur des comptes instagram dédiés au graffiti. Néanmoins préférant que cela ne se sache pas, je me dois donc de ne pas divulguer son blaze.

En dehors de ce mode de diffusion, on peut en noter hors de ces nouvelles technologies faisant débat entre les générations au sein du mouvement. Les livres sur le graffiti sont nombreux et sont souvent réalisé en interne lorsqu’il s’agit de diffusion d’archives personnelles. En 2020, le KST CREW sort son livre à l’occasion des vingt ans d’existence du groupe stéphanois. Ce livre24 est produit en interne à l’aide des compétences de chacun ou d’amis proches et a été imprimé en seulement 200 exemplaires. Il a également été distribué avec discrétion afin que l’ouvrage ne tombe pas entre de mauvaise mains. En effet, il contient environ 4000 photos de graffitis réalisés entre 1998 et 2019 par les membres du groupe et serait un parfait recueil de preuve lors d’un éventuel procès si jamais les membres venaient à être arrêtés. On peut se demander si les graffeurs accepteraient l’aide d’un graphiste inconnu afin de réaliser un réel travail graphique pour diffuser leur archivage ?

Conclusion

Depuis son origine, le graffiti ne cesse de se répandre sur les murs de nos villes et dans notre société. Cette pratique illégale est née de la culture hip-hop au même titre que le rap, le beatbox, le breakdance et le DJaying. Cette culture a littéralement changé la société dans laquelle nous vivons. Le cinéma, la musique, la mode, le sport, l’art, le langage... Aucun domaine n’échappe à l’influence hip-hop.

Le graffiti arrive en France dans les années 1980, et ne cesse depuis d’être en constante évolution. Les styles, les techniques, les mentalités, ainsi que la répression changent. Le graffiti est un réel fléau, rare sont les supports y échappant. Trains, métros, autoroutes, villes, biens publics, friches, autant de lieux ou de supports servant de terrains de jeu aux graffeurs. Cette pratique demeure cependant illégale ce qui contribue à l’éphémérité de celle-ci. L’artiste se doit d’archiver sa pratique s’il veut en garder une trace. La photographie est une aubaine pour lui, elle lui permet de faire perdurer son graffiti dans le temps. L’inventaire permettrait d’archiver et de classer suivant différents paramètres (couleurs, dates, techniques, etc.). Cela créerait cependant, une sensation de catalogue et réduirait le graffiti en un simple objet. Or derrière chaque graffiti se cache un être humain ainsi qu’un moment de vie, un contexte de création. Il serait donc intéressant de réussir à mettre en scène cet archivage et de mettre en avant la personne ainsi que le contexte de création global tout en préservant l’anonymat de l’artiste.

Néanmoins une question se pose quant à la diffusion de cet archivage. Cette diffusion fait polémique au sein de la communauté et diverge notamment entre les différentes générations. Pour certains le graffiti est et doit rester dans la rue. Pour d’autres la diffusion est une opportunité pour partager leur pratique artistique avec d’autres graffeurs mais également avec le monde extérieur.

Concernant mon projet de diplôme, je souhaiterai travailler avec quelques graffeurs afin d’archiver leur pratique et de mettre en avant l’artiste et le contexte de création plutôt que le graffiti seul. Il pourrait être intéressant de recueillir les différents objets ayant été utilisés pour la réalisation d’un graffiti. Cela pourrait concerner les bombes de peintures vides, les vêtements tachés, les gants, ainsi que les potentiels croquis préparatoires. Cela permettrait de donner de plus amples informations quant aux conditions de réalisation, et d’apporter une dimension global du moment de création.

Références et sitographie

Carbonnel, Benoît. Cool parano : un testament graffiti. Éditions Même Pas Mal, 2021.

Comer obk. Marqué à vie! 30 ans de graffiti « vandal ». Éditions Da Real, 2017.

Defendi, Théo. « Marseille envahit » : 20 ans de graffiti dans la cité phocéenne. Éditions alternatives, 2023.

Drop. 1 wall project. 2023.

Soli. Gribouille. Éditions Raclerie, 2022.

Woshe. Blackbook. Éditions alternatives, 2013.


1 Wikipedia, encyclopédie libre. https://fr.wikipedia.org

2 Wikipedia, encyclopédie libre. https://fr.wikipedia.org

3 Dictionnaire Larousse. https://www.larousse.fr

4 Dictionnaire Le Robert. https://www.lerobert.com

5 DJ Kool Herc Cf. Annexe 1

6 Image des émeutes lors du Black-out de 1977. Cf. Annexe 2

7 Cover du single « Rapper’s Delight » Cf. Annexe 3

8 Charlie Ahearn, Wildstyle, 1982. Cf. Annexe 4

9 Photo du groupe RUN DMC, medium.com, Cf. Annexe 5

10 Collaboration entre le graffeur Kongo et la marque de luxe Hermès, Cf. Annexe 6

11 Fresque de Shepard Fairey dans la ville de Paris, leparisien.fr, Cf. Annexe 7

12 Woshe, Blackbook, Alternative, 6 juin 2013

13 Flop « Remy », photo issue du compte instagram @throw__up, Cf. Annexe 11

14 Wildstyle « Kesty », photo issue du compte instagram de Kesty @kesti.oner, Cf. Annexe 12

15 Graffiti 2P86, photo issue du compte instagram @grenoble_piraterie, Cf. Annexe 13

16 Graffiti PINSON, photo issue du compte instagram @grenoble_piraterie, Cf. Annexe 13

17 Cf. Annexe en fin de document

18 Photo d’un graffiti du graffeur Oskar issue de son compte instagram @oskaragram, Cf. Annexe 14

19 Nuancier Montana 94 issue du site Allcity.fr, Cf. Annexe 15

20 Photo Bernd et Hilla Becher. Cf. Annexe 16

21 Couverture du livre « 1 wall project » du graffeur Drop. Cf. Annexe 17

22 Arnold Newman. Igor Stravinsky. 1946. Cf. Annexe 18

24 Couverture du livre du KST CREW. Cf. Annexe 23

Annexe 1

Annexe 2

Annexe 3

Annexe 4

Annexe 5

Annexe 6

Annexe 7

Annexe 8 : Photo du graffeur TAKI 183

Annexe 9 : Tag « Teubé », photo issue du compte instagram @handstyle_grenoble

Annexe 10 : Block « KST », photo issue du compte instagram @vandalz_tour

Annexe 11

Annexe 12

Annexe 13

Annexe 14

Annexe 15

Annexe 16

Annexe 17

Annexe 18

Annexe 21 : Photo issue du compte instagram @_poushka

Annexe 19 : Photo issue du compte instagram @artemile._

Annexe 20 : Photo issue du compte instagram @100_merder

Annexe 22 : Photo issue du compte instagram @mada.tak

Annexe 23