Glossaire

Abstract

This research embarks on an exploration of altered states of consciousness,examining various phenomena such as lucid dreaming, psychedelic journeys, meditation or shamanic practices.This research seeks to shed light on how altered states of mind can give us access to our deepest consciousness and unconscious. The theme focuses on defining these states of mind and understanding why it’s a challenge in today’s society, from hypnosis in the medical field to the beginning of neuroscientists’ interest in trance or lucid dreams and the use of hallucinogenic substances.As we move forward in our explorations of altered states of consciousness, it becomes clear that they have benefits to bring to our Western society, but also ethical issues that need to be regulated.

The investigation is structured into three main sections : I) Definitions and origins of these states. II) Scientific and Neurological Insights, and III) Altered States of Consciousness in Creative Expression. The first section delves into the historical and cultural roots of altered states, contextualizing their significance across different societies and time periods. The second part takes a scientific viewpoint, observing the state of current neurological and psychological research, which contributes to our understanding of altered consciousness. The third part explores how creators and designers use or experiment with these states of consciousness. Whether to amplify their abilities or access their unconscious, to optimize altered states at the same time as the human, or for recreational use and wandering around these states.

Drawing on a wide range of sources and design projects, this study aims to present a comprehensive analysis of altered states of consciousness. It explores the many facets of these states, from cultural and historical contexts to scientific explanations and creative applications. Beyond scientific and medical applications, the aim is to see how, in the future, altered states of consciousness could become part of our everyday lives, and accessible to all.

Préambule

Dans le cadre de mon Diplôme National des Métiers d’Arts et du Design (DnMade), mention graphisme, ma note de synthèse va porter sur un questionnement autour de la familiarisation du public avec les états modifiés de la conscience notamment par le biais du design.

Bien que les EMC (états modifiés de la conscience) aient une place dans notre société occidentale, ces états et pratiques restent méconnus et intéressent un public bien spécifique, tandis qu’on leur applique encore certains stéréotypes et idées reçues.

Les objectifs de cette synthèse seront principalement de comprendre et définir ces états ainsi que d’observer ce qui est déjà mis en place et ce qui pourra l’être dans le futur, dans le champs du design et de la science pour faciliter l’accès à ces pratiques aux novices, ainsi que de déconstruire l’image mystique ou farfelue que peuvent susciter les EMC.

J’ai toujours eu un intérêt particulier pour les états modifiés de conscience.

Le chamanisme et les EMC ritualisés étaient déjà des sujets touchant à mon projet de bac d’arts plastiques.

Les rêves lucides, le psychédélique, le chamanisme, tout ce qui peut transformer notre regard sur le monde et nous permet de percevoir de nouvelles réalités est une problématique qui m’a toujours intrigué.

Étant une personne à l’imagination débordante ayant du mal à s’ancrer dans la réalité, j’ai trouvé intéressante l’idée que certains états nous permettent d’éveiller les tréfonds de notre inconscient et parfois même de les rendre réels et porteurs de sens.

Mon choix de thème était dirigé vers les façons d’observer différentes réalités que ce soit de manière induite par la méditation ou les substances hallucinogènes ou de manière pathologique par exemple chez les personnes schizophrènes sujettes aux hallucinations. C’est en faisant plus de recherche que j’ai découvert que ces activités cérébrales altérées portaient un nom et étaient observables : Les états modifiés de la conscience

Introduction

Qu’est ce qu’un EMC¹ ? Nous avons tous, sans forcément le savoir, déjà expérimenté un état modifié de la conscience. Que ce soit de manière induite ou spontanée, notre cerveau change de fréquence d’ondes cérébrales pour nous plonger dans un état différent de celui d’éveil habituel. Les états modifiés de conscience (EMC) ont traversé les siècles en tant que pratiques intuitives ancestrales, explorant les méandres de l’esprit et élargissant les limites de la perception humaine. Originellement enclins à l’expérimentation personnelle et à l’élévation spirituelle, ces états ont évolué au fil du temps, passant de démarches intuitives à des objets d’étude scientifique et neurologique.

Il n’existe pas de définition officielle des états modifiés de la conscience car avant ça il faudrait définir un état normal de conscience, ce qui, philosophiquement et psychologiquement s’avère trop restrictif. Cependant en neuroscience on peut définir ces états et les différencier de l’état de conscience habituel car ils sont observables.

L’intérêt scientifique et l’occidentalisation des pratiques de ces états est récent d’une soixantaine d’années, voire très récent en ce qui concerne les états de transe. Les études à leurs sujets commencent à montrer des résultats qui pourrait nous permettre d’améliorer les conditions de santé mentale et physique et d’optimiser les performances humaines si l’hypnose ou la méditation font déjà leur preuve il reste encore bien des choses à comprendre en ce qui concerne le fonctionnement de nos cerveaux lors de ces états altérés de conscience.

Cette transition offre également un terrain fertile pour l’émergence de nouvelles formes de créativité et d’expression artistique en occident, comme illustré par les travaux de l’artiste Anders Brasch-Willumsen et les projets novateurs tels que Luce et No Sleep Studio.

Dans cette exploration, nous analyserons les diverses facettes des EMC au service de la création après les avoirs définis, examinant comment ces états influent sur l’imaginaire, la productivité et peuvent même accompagner lors des fins de vie, tout en abordant les enjeux éthiques et sociétaux qui les entourent.

1. 1.EMC : Définitions & Origines

1. 1.a.Dénition

Ces altérations de notre conscience de soi et du monde peuvent être pathologiques ²comme bénéfique à notre santé.

Des pratiques pour induire ces EMC existent depuis la nuit des temps comme l’hypnose, la méditation ou la transe, mais l’intérêt scientifique pour ces états n’est que très récent. La forme et l’action de ces états sur le cerveau varient également selon ce qui les induit.

Si l’hypnose se place à mi-chemin entre un état de veille et d’éveil, autrement dit de demi sommeil, tandis que chez les personnes pratiquant la transe, l’activité du cerveau semble passer de l’hémisphère gauche (associé à la logique et à l’analyse) à la droite (imagination et intuition). Enfin, les psychédéliques semblent agir sur les récepteurs à la sérotonine pour moduler l’activité et la connectivité du cerveau.

1. 1.a.1.Hypnose

L’hypnose est la reproduction d’un état naturel et spontané qui est induit par un praticien, reproduisant volontairement cet état semblableà celui qu’on a lorsque l’on se laisse absorber dans de la lecture ou quand notre esprit s’évade durant une contemplation. Il peut être induit par des suggestions verbales. Il est caractérisé par une indifférence extérieure et une capacité fortement accrue à recevoir des suggestions. Les procédures d’induction de l’hypnose sont variées mais elles présentent selon Tart (1975) des traits communs :

a) Le sujet ne doit faire aucun effort pour maintenir la posture de son corps, il doit rester immobile dans un état de relaxation.

b) L’hypnotiseur demande en général au sujet d’écouter sa voix et de ne pas prêter attention aux autres pensées ou sensations, de se détacher de notre environnement.

c) Troisièmement il faut écouter passivement, ce qui contribue à délaisser notre activité intense d’évaluation et de décision. La consigne de ne “pas penser” vise à ralentir l’activité de présence consciente.

d) Le sujet doit concentrer son attention sur un point particulier : par exemple un point lumineux. Cette fixation sert à détacher le sujet de la relation attentive à l’environnement.

e) L’hypnotiseur annonce au sujet qu’il va ressentir une sorte de somnolence. Cela vise à générer l’induction dans un état de transe. Une suggestion telle que : « vous vous endormez » ou vous « vous sentez fatigué » a pour but un affaissement de l’identité, qu’on peut retrouver dans le sommeil et qui permet de se dissocier de l’image du corps.

f) Quand le sujet atteint un état passif et relaxé on peut commencer à lui proposer de nouvelles suggestions. C’est dans cet état que certains hypnotiseurs de spectacle font réaliser à leur sujet des actions du type “vous êtes collé à votre chaise”. Ce qui se passe alors modifie le sens de l’identité, la voix de l’hypnotiseur remplace notre voix intérieure nous indiquant de réaliser telle ou telle action. L’hypnotiseur prend la place d’une partie du moi. Ce remplacement est d’une importance centrale dans la transe hypnotique.

2. 1.a.2.Méditation

Du latin « meditare » qui signifie contempler, la méditation est une pratique consistant à entraîner l’esprit afin de le libérer de certains schémas de pensée ou mécanismes mentaux.

Le terme méditation peut en réalité désigner un grand nombre de techniques, de sorte qu’il devient difficile de donner une définition unifiée de la pratique. Selon Antoine Lutz, chercheur au centre de recherche en neuroscience de Lyon, la pratique de la méditation vise essentiellement à cultiver trois capacités de l’être humain. Premièrement, la capacité qui permet, lors des changements de notre vie quotidienne, à en prendre conscience et à générer des réponses, souvent automatiques. La seconde est notre capacité à lâcher prise, c’est-à-dire à prendre conscience de l’illusion de certaines réactions, mentales ou émotionnelles, qui peuvent augmenter notre inconfort. Enfin, la méditation nous permet d’exploiter ce troisième secteur qu’est la faculté de résilience, patience et bienveillance face aux obstacles et défis de la vie.

Claudio Naranjo, un psychiatre chilien, propose en 1971 une typologie des différentes voies méditatives. La première est la « voie des formes » qui consiste à se concentrer sur une chose unique comme la respiration ; la « voie expressive » implique une liberté de l’esprit, un état dans lequel nos pensées nous traversent et enfin la « voie négative » qui est celle du détachement.

La méditation se pratique, comme pour l’hypnose, dans une position confortable, assise, qui demande un minimum d’effort musculaire et facilite l’entrée dans un état de ralentissement de l’activité cénesthésique³, sans pour autant s’endormir. L’effacement du corps se produit alors petit à petit, déstabilisant ainsi l’état de conscience ordinaire. Le méditant devient un observateur conscient des sensations internes et externes, des pensées qui le traversent, sans s’y impliquer. Il s’agit d’être conscient de ce qui nous arrive sans penser à ce qui est en train de se passer jusqu’à produire l ‘évanouissement de cette sensation.

3. 1.a.3.Rêve Lucide

Une définition minimaliste est validée par les chercheurs contemporains en 1968. Elle est formulée comme suit par Celia Green : « un rêve lucide est un rêve dans lequel le sujet est conscient de rêver »

Ce niveau de lucidité permet au sujet de prendre le contrôle de certains aspects de son rêve et de modifier son environement. C’est ce contrôle sur son environnement onirique qu’exploite Anders Brasch-Willumsen dans sa pratique pour ensuite s’inspirer de ses visions dans ses créations d’architecture, notament Lucid Dream in Pink.⁴

Cependant cette définition ne convient pas à l’entièreté du corps scientifique car trop légère. Selon Le psychologue Paul Tholey2⁵, d’autres caractéristiques doivent être réunies pour différencier un rêve commun d’un rêve lucide :

a) le sujet sait qu’il rêve

b) il dispose de son libre arbitre

c) il dispose d’une faculté normale de raisonnement

d) il dispose d’une perceptions à travers ses cinq sens comme à l’état normal

Beaucoup de personnes ont déjà expérimenté un rêve dans lequel le doute s’installe, puis nous somme forcé de constater que nous nous trouvons dans un rêve. Souvent, ce dernier se solde par un réveil ou une perte de lucidité progressive, jusqu’à l’oublier. Ces états sont appelés par la parapsychologue Celia Green, des rêves prélucides. Les rêveurs lucides, qu’ils soient entraînés ou disposant d’une faculté innée, conservent leurs facultés de réflexion, ils peuvent alors décider de voler, parler à des proches disparus ou

visiter un pays à l’autre bout du monde. L’existence du rêve lucide n’a été validée scientifiquement que récemment, dans les années 70.

La chercheuse allemande Ursula Voss réalise un scanner de l’activité cérébrale pour comprendre ce qui change dans l’activité du cerveau du rêveur lorsqu’il passe d’un rêve commun à un rêve lucide.⁶

On peut y voir la différence d’activité entre un cerveau lors de l’éveil, durant le rêve puis le rêve lucide. Durant le rêve lucide le cerveau est dans un état hybride où certaines zones sont quasiment éveillées à l’avant du cerveau tandis que d’autres sont en sommeil paradoxal. (Annexe 1)

Bien que certains rêveurs soient prédisposés à atteindre la lucidité dans leur rêve, n’importe qui peut cultiver cette pratique grâce à plusieurs exercices quotidiens. Voici les plus populaires :

a) Le journal de rêve : entraîner sa mémoire onirique est une qualité essentielle à acquérir pour pratiquer le rêve lucide. Pour cela il suffit d’écrire ses rêves au réveil. Si la majorité du temps on se souvient en moyenne d’un rêve par nuit, avec de l’entraînement on peut finir par en répertorier 2, 3, voir plus au cours d’une même nuit.

b) Les rappels de réalité : il s’agit de créer des réflexes dans notre comportement, que nous aurons des chances de reproduire en rêve, et ainsi provoquer la lucidité dans nos songes. Le plus commun est la technique des mains. Régulièrement au cours de la journée regardez vos mains et comptez vos doigts. En rêve vous en aurez toujours plus de 10. Dans ces moments-là, il est aussi utile de se questionner sur sa réalité : suis-je dans un rêve ? est ce que le cours de ma journée me paraît logique ? Retenir son souffle est aussi un moyen répandu. En rêve nous pourrons aisément respirer malgré celà. Plus vous multipliez les rappels de réalité et les différentes techniques, plus il y a de chance de les reproduire en rêve.

c) Analyser les motifs récurrents de ses rêves : apprendre à déceler des situations ou des éléments récurrents qui apparaissent dans vos rêves vous permettront de vous mettre la puce à l’oreille une fois que vous les rencontrerez en rêve.

d) Se passionner de rêve lucide : lisez des livres, des articles, écoutez des podcast et des vidéos sur le sujet, pensez y régulièrement, parlez-en à vos amis et à vos proches. Plus l’univers du rêve habite votre quotidien plus il y a de chance d’y penser en rêve et donc de le provoquer.

4. 1.a.4.Transe

L’Université Paris 8, possédant une formation dans les pratiques de transe, la définit comme “un état de conscience qui se trouve provisoirement modifié par un élément de contexte qui s’impose à une personne et qui vient modifier soudainement la perception que cette personne a de la réalité. Cette modification est perçue par le sujet comme « inhabituelle en nature et/ou intensité ». Les chercheurs à l’Université ajoutent que cet état peut être induit par un événement particulier inattendu ou être le fait d’événements anticipés et ritualisés comme une rencontre thérapeutique impliquant une pratique telle que l’hypnose.

La transe est un état de conscience modifié induit par le fait de perdre ses repères en bousculant ses sens, changeant son ressenti habituel. Comme pour les états hallucinatoires, la transe peut relever de circonstances normales ou pathologiques.

Une étude sur la transe conduite par Olivia Grosserie, chargée de recherche au Coma Science Group de l’université de Liège est publiée dans la revue « clinical neurophysiology ». Cette étude est conduite sur une « experte de la transe » Corine Sombrun dont est inspiré le biopic Un Monde Plus Grand. Au cours de l’année 2020 elle participe à un documentaire en Mongolie au début des années 2000. Pendant qu’elle assiste à une cérémonie chamanique elle réagit intensément et se laisse entraîner dans la transe.(Annexe 2) Elle est ensuite formée pendant 8 ans aux arts de la transe par des chamans locaux. L’étude présente donc de nombreuses images cérébrales qui montre l’hémisphère droit, celui exprimant nos émotions, « s’enflammer » jusqu’à devenir prédominant ainsi que le cortex préfrontal, porteur de notre système conscient et analytique, légèrement plus actif qu’habituellement. La revue sur laquelle est publiée l’étude cite un des auteurs « Cet effacement permet à d’autres fonctions cérébrales plus intuitives de s’exprimer. Bien que limités à une seule praticienne hautement qualifiée, les résultats montrent que la transe cognitive induit un état de conscience modifié ».

Alors que dans un état de conscience ordinaire on mesure une durée de transmition éléctrique des flux synaptiques de 50 millisecondes, on constate que celle observée durant la transe est six fois supérieur soit 300 millisecondes.

2. 1.b.Les pratiques occidentales

Si les états modifiés de conscience sont encore des pratiques méconnues ou peu diffusées en France et en Europe c’est parce que beaucoup d’entre elles viennent de régions du monde comme l’Asie ou l’Amérique du Sud, où ils font partie de la culture de certaines populations. Si depuis ces 10 dernières années la méditation, originaire de la pratique Boudhiste, est entrée dans notre quotidien, il existe aussi des états de conscience modifiés qui s’inscrivent dans la pratique occidentale et qui nous paraissent un peu plus familiers comme l’hypnose ou parfois le rêve lucide.

1. 1.b.1.Mesmer & Le Magnétisme Animal

L’hypnose est à ses débuts popularisée par Mesmer, premier hypnotiseur Allemand connu du grand public, né en 1734 fondateur du Mesmérisme aussi appelé magnétisme animal, une dérive de l’hypnose.

Cette pratique vise à guérir par le fluide hypnotique . Ses séances sont décrites par André Brusque comme « un mélange confus de cris, de hoquets, de soupirs, de chants, de gémissements. On est forcé de convenir que ce nouveau genre de spectacle est très piquant et qu’il ne fallait rien moins que le plus fort génie pour le produire. » La pratique est présentée comme un spectacle sensationnel et excentrique où l’on ne peut discerner la mise en scène des réels effets de l’hypnose. (Annexe 3). Plus tard vers 1880 Jean Martin Charcot se servira de l’hypnose pour guérir les hystériques.

Les romantiques eux s’intéressent à l’hypnose et à la recherche dans les profondeurs de la conscience pour y trouver de nouvelles ressources. Le sculpteur Théophile Bra par exemple, produira 8000 dessins sous états d’hypnose, ce que les romantiques appellent aussi « dessin automatique » ou « révélations somnambuliques ».

C’est au milieu du XIX^e que James Braid, un médecin écossais, familiarise le public avec le terme hypnose, qu’il induit par la fixation d’un point lumineux.

2. 1.b.2.Culture du Rêve un Héritage Gréco-Romain

Le rêve en Europe est un héritage de l’antiquité gréco-romaine. Selon la thèse de Hélène David ⁷ : cet héritage gréco-romain sera ensuite une source d’inspiration pour les Moderne et jusqu’au XVIII^e. Dans l’antiquité, le rêve est associé aux croyances religieuses. La Mort et le Sommeil sont frères, ce qui démontre pour eux à quel point le sommeil est un voyage vers un lieu inaccessible aux mortels, devenant un lien de communication avec l’Hadès, un lieu intermédiaire qui permet la rencontre avec les morts.

Le rêve est aussi messager des dieux, une vision divine destiné à jouer un rôle prémonitoire important. On peut même se rendre au sénat pour raconter son rêve s’il concerne les intérêts de l’État.

« Se plaçant au-dessus de sa tête, semblable au fils de Nélée, Nestor,

qu’Agamemnon honorait plus que tout autre homme d’âge,

Ayant pris sa figure, il dit, le Rêve divin [...]

Je suis messager de Zeus »⁸

Plus tard au Moyen âge, le rêve conserve sa fonction de message divin et de prémonition. Cependant l’église a tendance à les censurer pour cause d’impossibilité à discerner un message divin d’un message diabolique. (Annexe 4)

Enfin le rêve allégorique devient une interprétation de plus en plus importante jusqu’à la Renaissance.

Le songe dans la philosophie au XVII^e et XVIII^e devient un nouveau modèle pour la pensée. Le mot songe est associé aux rêves durant le sommeil et encore associé à des visions surnaturelles et devient un genre littéraire tandis que le terme « rêve »représente plus l’inspiration créatrice en poésie et désigne plus la réflexion et la méditation. La philosophie moderne s’intéresse donc aux états de songes comme Descarte ou Locke.

Au XX^e siècle l’intérêt pour le rêve en psychologie avec Freud présente le rêve comme des pensées et des envies refoulées qui ne peuvent pas être exprimées durant la journée.

3. 1.c.Anthropologie des pratiques d’EMC dans le monde

Des EMC comme la transe ou la méditation font partie de certaines pratiques culturelles et religieuses dans le monde, utilisées par des peuples aux traditions ancestrales, les EMC sont d’ailleurs des phénomènes plus communs dans certaines parties du monde Oriental.

1. 1.c.1.Méditation : Un Mode d’Accès à la Connaissance

Le podcast Aux Origines de la Méditation⁹ retrace l’historique de la méditation. Éric Rommeluère, enseignant bouddhiste, explique que la méditation est à l’origine « un mode particulier d’accès à la connaissance ». Les premières traces de cette pratique remontent à 2000 ans avant J-C soit 1500 ans avant que la pratique ne soit popularisée par Siddhartha Gautama, le père du Bouddhisme.

Ces traces archéologiques sont retrouvées dans la vallée de l’Indus, entre l’Inde et le Pakistan. (Annexe 5). Ces gravures dans la roche montrent des personnages assis en lotus par exemple.

Eric Rommeluère¹⁰ affirme « D’ailleurs, dans l’histoire du Bouddha, on dit qu’il n’a pas inventé la méditation, on dit qu’il s’est exercé auprès de deux maîtres indiens donc ça veut dire qu’il y a une origine antérieure. La méditation est née dans un contexte où on considérait - et ce n’est pas simplement bouddhiste c’est le fond indien - on considérait que l’on pouvait accéder à la connaissance à travers une discipline psychosomatique. »

Ces disciplines se retrouvent aussi dans la médecine chinoise, égyptienne ou grecque. Plus généralement, le terme « discipline psychosomatique » désigne tout ce qui concerne les effets de l’esprit sur le corps humain.

La méditation est un art réservé à certains moines bouddhistes, c’est une forme d’ascèse. Elle permet donc un accès à la connaissance de la réalité par le prisme de la culture indienne avec un présupposé qui est que nous vivons dans un monde de souffrance et de difficultés. Le but est alors d’entraîner l’esprit soit à le concentrer soit de l’observer.

2. 1.c.2.Les Transes et Pratiques Mystiques

L’ouvrage photographique “L’île des Chamans” par Steve Drevet et Claude Parent-Saura publié sous forme d’édition photographique en 2013, s’immerge dans la culture de ces terres nimbées de mystères se situant dans l’océan Atlantique, découvertes en 1946. Les sorciers, magiciens et guérisseurs peuplant cette île viennent des quatrecontinents et se réfugient là dans le but de préserver leurs croyances ancestrales et transmettre leurs savoirs.

L’explorateur franco-néerlandais Cleeve Sutherland ayant découvert l’île, retranscrit ses découvertes sur ses carnets de voyages. C’est en découvrant ces derniers que les deux artistes vont commencer à s’intéresser à cette île et à ses pratiques. Ils correspondent avec Sutherland, interné dans une clinique psychiatrique pour cause de transes que ses médecins associent à de la démence, et ce dernier accepte de leur décrire ses visions et les découvertes éthnologiques qu’il a faites sur l’île dont il tait l’emplacement depuis toujours pour la préserver.

Guidés par les témoignages de l’explorateur, à la rencontre des chamans, l’œil du photographe et du plasticien immortalise les masques de cérémonies, danses et rituels. Les photos en noir et blanc ont donc des mises en scènes, des interprêtations, inspiré des récits de Shutterland.

Chaque photo présente un sujet central, vêtu de vêtements de cérémonie ou de masques (Annexe 6). Bien que les photos semblent, à première vue, des témoignages ethnologiques de pratiques chamaniques, les deux artistes laissent comprendre sur la description du site de Drevet, que leurs photos sont des mises en scènes et des créations du plasticien. On peut alors se demander si les modèles sur les photos sont de vrais chamans, si les rituels et les costumes sont tirés d’une certaine réalité culturelle ou simplement reconstruits de toutes pièces à partir des témoignages et des hallucinations du vieux Sutherland.Le concept peut être rapproché de l’oeuvre Fauna¹¹ du photographe Joan Fontcuberta, qui présente un cabinet de curiosité regroupant des photos d’animaux imaginaires, inventé de toute pièce, dont il pousse le réalisme scientifique au maximum.

Le mystère de la création de ces photos est à l’image de celui entourant l’île des chamans dont la position n’à pas été révélée et dont on ne peut affirmer l’existence.

L’ouvrage publié regroupant les photos, accueille aussi des textes tirés du journal de bord de Sutherland parfois obscurs et mystérieux.

Chamanisme du tambour :

C’est en Mongolie que Corine Sombrun expérimente la transe pour la première fois, expérience dont sont inspirés ses livres Diagonale de la Joie¹² ou Mon initiation chez les Chamans. Dans les croyances Mongoles la transe permet aux chamans de communiquer avec les dieux et les êtres spirituels, prenant ensuite possession de leurs corps. La transe est activée par les chants des tambours, pratique courante dans le nord de l’Asie. Les chamans sont considérés comme divinement nommés à la naissance.

Transes aux psychotropes :

Dans certaines cultures les états de transe sont générés ou accompagnés par la prise de psychotrope comme en Amérique du Sud ou en Afrique dans les rites traditionnels d’Iboga¹³, pratiqués principalement au Gabon, au Cameroun ou en Guinée Equatoriale.

Des peuples, Sibériens, d’Arctique ou d’Indonésie possèdent aussi un chamanisme étroitement lié avec les esprits et les rites de possession impliquant des transes.

Autres pratiques ritualisées :

En Australie les aborigènes possèdent un statut autochtone depuis au moins 50 000 ans ce qui en fait l’une des plus anciennes cultures au monde. Les différentes cultures chamaniques aborigènes ont comme point commun le “dreaming” une pratique qui permet au chaman de voyager dans un espace temps parallèle ou il peut communiquer avec les esprits (Annexe 7).

On peut retrouver ce qui s’apparente à de la transe ritualisé chez l’ordre Mevlevi, dont les membres sont aussi appelés les Dervish Tourneurs (Annexe 8). L’ivresse méditative du samâ consiste à tourner sur sois même d’abord lentement puis de plus en plus vite jusqu’à atteindre une forme de transe pendant la quelle le sujet léve les bras, la pauma de la main droite levée vers le ciel et celle de gauche dirigée vers la terre dans le but de receuillir la grâce d’Allah¹⁴.

2. 2. Approche Scientifique

1. 2.a.Début de l’intérêt scientifique

L’intérêt scientifique pour les états de conscience n’est que récent bien que certaines de ces pratiques soient ancestrales. Longtemps cantonné à des états mystiques, le corps scientifique ne s’est questionné que ces soixante dernières années sur la provenance au niveau neuroscientifique de ces états, bien qu’on trouve des recherches antérieures sur le sujet. De plus, les avancées technologiques sur l’imagerie médicale et le cerveau ont permis de trouver les outils pour en apprendre plus sur ces états.

Les premiers travaux sur les effets de la drogue remontent à 1845 avec les recherches de Moreau de Tours sur le haschich. Ces derniers ont contribué à élargir la réflexion sur les EMC. Ce n’est qu’en 1961 que la synthèse de ces travaux est publiée par Alfred Maury.

Il faudra ensuite attendre les années 1960 et l’avènement du mouvement psychédélique, qui fera naître un engouement chez les psychologues, anthropologues et scientifiques. Des chercheurs comme Timothy Leary ou Carlos Castaneda entreprennent des recherches expérimentales et cliniques. Les recherches en laboratoire sur l’hypnose convergent pour rencontrer celle sur l’effet de la drogue ou la méditation. Ces états seront nommés « états induits » tandis que d’autres comme le rêve lucide, les NDE¹⁵ ou les états hypnagogiques¹⁶ seront appelés « état spontanés ».

A présent il n’est plus nécessaire d’adhérer aux croyances qui se rattachent à certaines de ces pratiques pour les étudier et les expliquer.

2. 2.b.État des Études Actuelles

1. 2.b.1.Etats Hypnagogiques & Gestion de la Douleur

Le CHU de Liège est un pionnier de l’hypnose médicale et étudie les états hypnagogiques. Ils se servent de l’hypnose pour soulager la douleur physique ou le stress lors des interventions chirurgicales dans le but de limiter l’usage des médicaments. L’hypnose permet en effet d’interpréter différemment le signal de la douleur et de le reprogrammer. Elle améliore également le sommeil, le contrôle et la gestion des émotions. Le constat du CHU de Liège est que, bien que les effets de l’hypnose soient constatés depuis 150 ans, la médecine actuelle privilégie toujours la voie médicamenteuse et chimique pour traiter la douleur. Bien que certains scientifiques déclarent qu’un réel effet de l’hypnose sur la gestion de la douleur n’est pas encore prouvée, le CHU utilise l’hypnosédation lors des interventions chirurgicales et leurs études montrent un effet réel et mesurable sur le niveau de stress et de douleur du patient, réduit après l’hypnosédation. Si en Allemagne un soutien important est porté aux centres de recherches, en France les pouvoirs publics restent très peu intéressés par ces recherches.

David Spiegel, un psychiatre américain, a développé un test pour mesurer la réceptivité à l’hypnose des patients. Car nous ne sommes pas uniformément réceptifs à cette pratique,⅔ de la population est hypnotisable dont 10% sont très réceptifs. (Annexe 9 & Annexe 10). Une personne fortement hypnotisable ne juge pas l’expérience, elle y participe pleinement sans l’analyser, sans pensées parasites. Dans ses études, Spiegel cherche une signature neurologique qui serait liée à l’hypnotisabilité d’un individu. Dans un état d’hypnose, les zones de notre cerveau qui nous permettent de réfléchir sur nos actions sont plus fortes chez les personnes réceptives à l’hypnose.

Giuseppe de Benedittis, Neurochirurgien, mesure le niveau de conscience grâce à un indice bispectral, calibré entre 0 et 100 (0= mort cérébrale, 100= activité de veille complète, 65= anesthesie générale) en hypnose le sujet atteint un niveau de 77 à 92.

Plus l’indice bispectral¹⁷ est bas, plus l’état de l’hypnose est profond. La variation de l’indice serait due au processus cérébral dynamique au cours duquel le cerveau travaille dans une zone de conscience particulière.

2. 2.b.2.La Transe Devient un Sujet d’Etude

Corinne Sombrun ayant été formée à la transe, elle sert de sujet d’étude pour le Coma Science Group à l’Université de Liège.

« Les premiers électroencéphalogrammes confirment une activité inhabituelle de son cerveau. En 2017, une étude montre ainsi des tracés similaires à l’addition de trois symptômes dissociatifs connus dans les bandes de fréquences bêta : manie, dépression, schizophrénie. Mais chez le cobaye, rien de pathologique. Après quelques minutes en état de transe volontaire (ou cognitive), son cerveau retrouve une activité normale. »¹⁸ (Annexe 11).

Le TranseScience Research Institute fondé par Corine Sombrun forme désormais à la transe et permet des applications thérapeutiques de cette pratique. Francis Taulell, chercheur en résonance magnétique, paralysé à la suite d’une compression médullaire a pu expérimenter un état de transe dans lequel il est parvenu à remobiliser son bassin pour finalement, après plusieurs séances où il a perfectionné son apprentissage, à retrouver une mobilité totale. « Nous formulons l’hypothèse que la transe amplifie certains potentiels d’autoguérison en permettant au cerveau de lever l’inhibition de circuits neuronaux subconscients »¹⁹

Les études montrent que sur 600 sujets étudiés aux profils variés, 90% ont réussi à atteindre l’état de transe. L’institut a proposé à 160 scientifiques des ateliers pour comprendre la transe sans la pratiquer et enfin un cursus de 3 ans pour utiliser ce protocole alternatif dans des études cliniques.

3. 2.b.3.Etre Conscient Pendant notre Sommeil

Malgré les témoignages, l’existence des rêves lucides à été discutée jusqu’en 1970 où il a enfin été reconnu qu’il était possible d’être conscient en rêve.

L’expérience qui à prouvé leur existence, menée par Stephen LaBerge, un psycho-physiologiste américain, était la suivante : les chercheurs ont demandé aux rêveurs lucides de bouger leurs yeux de gauche à droite pendant leur songe. Les mouvements étaient ensuite détectés par des électrodes placées sur leurs paupières.

Pour comprendre comment il était possible d’être conscient en rêvant deux chercheurs allemands à l’université de Francfort et Max-Planck ont relevé des images des cerveaux des rêves lucides. Leur cortex préfrontal antérieur présente la spécificité d’être bien plus volumineux que la normale et plus actif durant le songe, tandis qu’il est éteint chez les autres rêveurs. Cette zone du cerveau est impliquée dans le contrôle de nos actions et de nos pensées ainsi que dans la « conscience de soi » (Annexe 12).

Delphine Oudiette, neuroscientifique à l’Institut du cerveau à Paris, assure que cet état n’est pas réservé à une catégorie de personne mais est véritablement accessible à n’importe qui.

4. 2.b.4.Hallucinations & Perception du Monde Réel

Un article de courrier international extrait du journal scientifique « New Scientist » révèle que les hallucinations ne sont pas seulement les symptômes d’une maladie mentale ou de l’usage de stupéfiants mais peuvent bien apparaître dans n’importe quel cerveau sain. De plus ces hallucinations jouent un rôle important dans notre perception du monde réel.

Des Hallucinations visuelles ou auditives activent en effet les mêmes zones du cerveau que lorsque que la même chose est réellement perçue.

Il arrive que des sujets ayant perdu l’odorat depuis des années se mettent à sentir des odeurs extrêmement puissantes, c’est ce dont témoigne Max Livesey après que la maladie de parkinson ait détruit la liaison des nerfs entre son nez et son cerveau.

Oliver Sacks, neurologue et écrivain britannique, explique cela par le fait que le cerveau ne supporte pas l’inactivité. C’est pour celà que l’affaiblissement d’une capacité sensorielle provoque l’apparition d’une image, d’un son ou d’une odeur qui n’existe pas.

Erich Kasten, neuropsychologue à l’Institut de psychologie médicale de l’Université de Magdebourg déclare à propos de la schizophrénie dans son article pour le magazine « Pour la Science » qu’elle est un bon cas d’étude pour les hallucinations, puisque les « fausses perceptions » en constituent l’un des principaux symptômes. Cependant là où les personnes présentant une lésion cérébrale savent reconnaître que leurs visions ne sont pas réelles, ce n’est pas le cas des schizophrènes pour qui ces visions correspondent la plupart du temps à leur réalité.

Selon lui seules les hallucinations dues à la prise de drogues telles que la mescaline, le LSD ou la majiruana peuvent ressembler aux perceptions qu’éprouvent les psychotiques.

« On pense que les hallucinations complexes sont toutes produites à partir de contenus mnésiques, qui ne sont pas filtrés et émergent de façon incohérente. Cette hypothèse fut avancée dès 1928 par le psychologue viennois Otto Plötzl. Quelques années plus tard, le neurochirurgien Wilder Penfield montrait que la capacité de stockage de notre cerveau était bien supérieure à ce que l’on supposait jusqu’alors. Il fut le premier à stimuler, au cours de ses interventions chirurgicales, le cerveau mis à nu des personnes éveillées qu’il opérait. Puisque le système nerveux est insensible à la douleur, il est possible de réduire l’anesthésie au point de pouvoir communiquer avec le patient lorsque la boîte crânienne est ouverte. Penfield stimulait électriquement la surface du cortex et demandait à ses patients de décrire ce qu’ils ressentaient. Ces stimulations provoquaient souvent de fortes hallucinations. Elles évoquaient souvent des situations vécues que le patient croyait avoir oubliées, mais qui revenaient tout à coup avec beaucoup de réalisme. Sur la base de ces observations Penfield postula que le cerveau conserve des souvenirs de tous les événements vécus. »

3. 2.c.Comment généraliser ces pratiques au quotidien

Nous avons constaté plus tôt dans cet article les bénéfices que peuvent apporter la pratique des EMC à notre santé mentale et physique, il existe aussi des projections sur ce que pourraient devenir ces pratiques dans le futur. Des projets ont déjà pour vocation de rendre ces états plus accessibles et praticables au quotidien, de généraliser leur usage pour le faire rentrer dans notre quotidien. En effet si pour l’instant les résultats sont plutôt observables cliniquement, des designers et scientifiques souhaitent rendre accessible au grand publique ces pratiques.

1. 2.c.1.La science au service des pratiquants amateurs

C’est ce que propose la Dream Machine²⁰ (Annexe 13 & Annexe 14), un objet conçu par deux français, Kevin Finel et Brices Battung, deux professionnels de l’hypnose, professeurs dans l’école l’ARCHE, « la plus grande école d’hypnose d’Europe ». L’objectif est que la machine détienne la faculté d’induire facilement et rapidement des états de conscience modifiés, de relaxation ou de méditation très profonds. Habituellement, atteindre ses états pourrait prendre des années de pratique avant d’être maîtrisés. Certains programmes permettent même de vivre des expériences de type psychédéliques.

Ce qu’il se passe scientifiquement est un phénomène appelé la photostimulation. La séquence de flashs générée permet le pilotage photique. Ce dernier découle de l’activation rythmique de la rétine qui est relayée vers les aires visuelles primaires du cerveau, à travers le chiasma optique²¹ et les corps géniculés latéraux²², puis vont se synchroniser. Des études prometteuses suggèrent que son utilisation pourrait avoir des effets bénéfiques sur des maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer ou contre la dépression. Cette technologie pourrait potentiellement atténuer les effets de cette maladie, offrant un nouvel espoir aux patients et à leurs familles.

Les études basées autour du projet scientifique Dream Machine peuvent avoir de réels impacts pour améliorer la santé mentale et physique. De plus, il permet une généralisation à l’accès des états de conscience modifiés comme la méditation ou l’hypnose. La Dream Machine n’est peut être pas un projet validé par le corps scientifique et médical à l’internationale, mais les procédés de photostimulation ont bien étés utilisés dans d’autres outils d’aide à l’accès au EMC comme le masque à rêve lucide ou dans des procédés pour induire l’hypnose.

L’usage d’un objet comme inducteur de l’EMC est aussi un avantage pour les débutants. Sa fonction étant de nous guider elle hôte la responsabilité d’avoir en amont une phase de recherche et de pratique permettant traditionnellement l’usage des EMC comme l’hypnose ou la méditation.

2. 2.c.2.Communauté et Ressources en Ligne - Neo Culture des EMC

Un deuxième phénomène observable est notifiable concernant les EMC, notamment, le rêve lucide ou les hallucinations provoqués par les psychotropes. Étant une pratique multiculturelle, une assez large communauté de pratique alternative se retrouve sur internet pour échanger à propos des rêves ou de leurs trip. De cette communauté en ligne émerge des demandes : des outils numériques et actuels pour accompagner la pratique du rêve lucide principalement.

Sont maintenant disponibles et se multiplient depuis 4 ou 5 ans des applications comme “Dream Catcher” ou “Lucid Journal des Rêves” (Annexe 15) permettant de collecter et noter ses rêves. En plus de permettre un suivi de sa qualité de sommeil ou de la quantité de rêve par rapport aux cauchemars, elles offrent la possibilité d’analyser les statistiques liées à ses rêves : les motifs récurrents, la quantité de rêves lucides et le degré de lucidité ainsi que l’ambiance ou la clarté du rêve.

Enfin les applications peuvent proposer des outils comme des rappels de réalité qui instaurent l’habitude pour ensuite les reproduires dans ses rêves et provoquer la lucidité.

L’interface de ces applications vise à rendre fluide et simple ces analyses, là où des carnets traditionnels dans lesquels noter ses rêves pourraient rapidement s’embrouiller.

Ce phénomène de communauté sur internet autour des pratique ne s’appliquent pas qu’au rêve lucide, mais à la méditation avec des pratiques guidées ou bien les pratiques psychédéliques avec ce même concept de journal, et de guidance avec des podcast audio racontant des histoire fantastiques pour améliorer les expériences.

3. 3.EMC au service de la création

à l’origine les EMC sont des pratiques intuitives ancestrales destinées à ouvrir son esprit et ses limites, découvrir son inconscient, observer des visions inhabituelles. La plupart du temps expérimentales, ceux qui les utilisent ne le font pas dans un but d’études scientifiques mais dans celui d’élever l’humain au-delà de ses capacités habituelles, pour lui faire capter le monde qui l’entoure et son monde intérieur sous un autre angle. Avec l’occidentalisation des pratiques et leur étude scientifique et neurologique nous sommes maintenant en moyen de les généraliser et de s’en servir pour optimiser nos performances ou notre santé mentale. Voici une analyse non exhaustive des moyens par lesquels peuvent être exploités ces états de la conscience modifiée.

1. 3.a.Amplifier ses capacités & accéder à son inconscient

De nombreux mouvements artistiques se sont servis des EMC pour accéder à leur inconscient et par ce fait, accroître leur créativité et leur imaginaire.

C’est le rêve lucide qu’utilise l’artiste Anders Brasch-Willumsen dans sa pratique du design. Sa série de rendus d’architecture en 3D A Lucid Dream in Pink, Sleep Cycle N°1-7²³ (Annexe 16 & Annexe 17), au nombre de 7. Ils présentent principalement des intérieurs différents, allant de salons épurés aux matériaux bruts, à des intérieurs surchargés en superpositions de matériaux et de formes. Ce sont les détails qui nous sont donnés à voir, les images étant plus concentrées sur des visions précises, plus qu’un grand panorama.

Brasch-Willumsen a mentionné dans une interview récente que cette série était inspirée de ses propres expériences : « Je peux me souvenir des moindres détails d’un rêve des heures après mon réveil », explique-t-il, “mon souvenir d’un rêve se transforme naturellement en source d’inspiration - le genre d’inspiration que personne d’autre que moi ne pourrait trouver” ».

Dans A Lucid Dream in Pink, Sleep Cycle No 17, Il propose des paysages qu’il a pu modifier au cours de ses rêves en adaptant son espace onirique à ses désirs esthétiques.

Brasch-Willumsen utilise la technique du rêve lucide pour exploiter au mieux son imaginaire et son inconscient, qui deviennent alors un nouvel espace de travail. Le rêve est un moyen d’accéder à des idées que nous n’aurions jamais générées en étant éveillé. C’est un laché prise de pure créativité. Cet état modifié de la conscience permet une nouvelle façon de penser, de créer, un laisser aller, car lors d’un rêve lucide, nos envie et nos demandes viennent se mélanger à notre inconscient qui génère lui-même des événements que nous ne contrôlons pas.

Pratique aussi utilisée chez les surréalistes pour abolir les frontières de la réalité. Ils créent et modifient des formes inspirées par leur univers onirique et de leur inconscient que le rêve leur permet d’explorer. Nombreux sont les artistes qui s’inspirent de leurs rêves dans leurs créations, pour ne citer que Yulia Shur ou des surréalistes comme André Breton ou Man Ray.

Le mouvement psychédélique²⁴ est aussi un exemple de l’expression d’un état de conscience modifié qui vient amplifier nos capacités créatives. Non pas qu’elles nous dotent de capacités manuelles particulières, mais elles nous offrent à voir un monde différent de celui que nous côtoyons habituellement. Les substances psychédéliques changent complètement notre façon de percevoir les couleurs, les formes ou le mouvement, sans compter les manifestations de notre inconscient par le biais de visions, d’hallucinations qui peuvent ensuite devenir un terreau pour la création.

Les posters de Wes Wilson aussi appelé « le père de l’affiche psychédélique » a vu son graphisme élevé en un symbole fort de la contre-culture de l’époque.

Les affiches de Wes Wilson (Annexe 18) sont caractérisées par des couleurs vibrantes, des images marquantes et une typographie vivante, presque mouvante. Ses créations illustrent des groupes de l’époque notamment Grateful Dead, Jefferson Airplane ou les Byrds. Les affiches sont inspirées des visions que peuvent procurer des substances psychédéliques comme le LSD, qui modifient principalement les perceptions visuelles et peuvent vivifier les couleurs.

On peut constater que les états de conscience modifiés ont joués un rôle important dans le mouvement psychédélique et l’art des années 60. Le mouvement psychédélique est libérateur pour les expériences du corps comme de l’esprit. L’art de Wes Wilson montre un laisser aller de l’être que ce soit sur notre créativité ou le contrôle de notre corps, les formes de son graphisme suivant un mouvement instinctif et organique.

2. 3.b.Contrôler et optimiser les EMC

Nous pourrions aussi imaginer un monde dans lequel le EMC seraient tellement communs que nous pourrions optimiser leur pratique pour les rendre bénéfiques à notre société du point de vue de la productivité. Cette approche est celle de Simon Gwinner dans sa thèse LUCE²⁵.

Luce est un projet de design fiction de Simon Gwinner (Annexe 19), franco-suisse, designer-chercheur et designer d’expériences digitales basé à Berlin. Son constat vient du fait que nous avons une hyperconscience de notre corps et de ses performances que nous cherchons constamment à quantifier.

Cependant nous passons ⅓ de notre temps à dormir. Est alors née l’idée que nous pouvions apprendre à analyser nos performances de rêves pour commencer à les rendre utiles. Pratiquant le rêve lucide, Gwinner sait qu’il est possible durant ces derniers de rencontrer des proches vivants comme décédés, de s’entraîner et d’apprendre dans les domaines qui nous passionnent, faire des tâches que nous ne trouvons pas de temps de réaliser pendant la journée. En résumé d’être productifs. Mais également de rapprocher les gens en créant une communauté de rêveurs, en partageant ses rêves. Comme nous l’avons vu plus tôt, il émerge depuis 5 ans des applications qui ont pour but d’analyser et quantifier la qualité et la lucidité de nos rêves. Là où ces applications le font dans un but simplement personnel et d’optimisation de notre pratique de cet EMC, Gwinner imagine améliorer nos rêves en en faisant une expérience collective. Le designer envisage également un marché du rêve, permettant à des plateformes comme des « Netflix du rêve » de vendre des scénarios qu’on pourrait alors rêver.

L’aspect de communauté devient intéressant quand Luce regroupe les données de rêveurs du monde entier et les analyses pour comprendre comment rêvent les différentes nationalités et cultures. Comprendre comment les rêves traitent le traumatisme d’événements comme des tremblements de terre ou encore comment rêvent les personnes atteintes de maladies mentales et de démences.

Pour conclure, Gwinner affirme qu’il n’a jamais été question de simplement concevoir un produit ou service pour améliorer le rêve. Il voulait concevoir autour d’une culture déjà existante, créer des récits et enrichir une expérience, dans la lignée des balbutiements qui commencent à voir le jour pour rendre la pratique du rêve plus moderne et accessible en étant associé au numérique. Le penser comme une nouvelle vision, le rêve comme outil créatif, permettrait de simplifier notre vie et de partager avec les autres une pratique qui est extrêmement personnelle.

Son projet permet aussi un certain contrôle de l’inconscient là où d’autres voulaient justement exploiter l’aspect inattendu du rêve. Néanmoins ce projet pose question là où Gwinner propose une optimisation du rêve, qui vient s’inscrire dans l’hyper productivité toxique de notre société occidentale. En effet, la marchandisation d’informations tirées d’une pratique aussi personnelle, et le commerce d’idées à implanter directement dans notre inconscient peut poser des questions éthiques sur les limites du phénomène et leur potentielle dégénérescence, à l’image des fictions de Black Mirror²⁶.

3. 3.c.Vagabondage et Usages Récréatifs

Le plus souvent les usages d’EMC par le biais de la création laissent place à un laisser aller de notre inconscient, leurs prêtant un usage expérimental dû aux effets imprévisibles et incroyablement variables selon les personnes. Une catégorie d’EMC que sont les hallucinations non pathologiques ou les transes induites par substances, restent à usage illégal dans de nombreux pays, posant la question du risque et de l’accessibilité de ces états. En effet, même au cours de l’histoire, des mouvements musicaux ou artistiques ont souvent eu recours aux psychotropes comme les surréalistes ou le mouvement psychédélique. Nous avons alors pu assister à des dérives qui vont de pair avec le mode de vie entourant les drogues, collant alors à ces pratiques des stéréotypes et des idées reçues sur leur dangerosité.

Pourtant, les EMC générés par les drogues, prises dans le cadre adéquat, récréatif comme médical, peuvent aussi être bénéfiques pour notre santé mentale. Le documentaire Fantastic Fungi de Louie Schwartzberg réalisé en 2019, présente les recherches médicales et scientifiques faites autour des champignons et de la psilocybine pour accompagner et préparer psychologiquement les personnes en phase terminale de cancer. Les expériences mystiques et philosophiques que procure le voyage permettent aux sujets d’appréhender autrement la vie ou la fin de vie.

C’est une des pratique que propose No Sleep Studio²⁷, une équipe de conception d’expériences, dirigée par les artistes et designers Laika O’Brien et Robot, créée vers 2017. Basés au Nouveau Mexique, ils sont spécialisés dans la créations de rêves éveillés et d’expériences fantaisistes et de récits pour un public restreint. Laika à créer le No Sleep Studio d’après son intérêt pour les états modifiés de conscience (Annexe 20).

En 2017 O’Brien s’associe à avec le directeur artistique Robot, ce qui a permis au travail de No Sleep de s’étendre d’un petit public à des expériences interactives plus larges avec des environnements intégralement designés, approfondissant ainsi le potentiel d’immersion. Ils ont commencé à créer des œuvres immersives pour des espaces psychédéliques sûrs et encadrés (Annexe 21), des festivals aux soirées à thème privées qui transportent les participants dans des réalités alternatives. En combinant rituels, récits, scénographies, acteurs avec performances en direct et invitations aux participants à jouer une version surréaliste et magique d’eux-mêmes. L’équipe de No Sleep Studio a pu créer une multitude de voyages puissants visant à rehausser les trip psychédéliques, des méditations guidées ou des exercices de souffle, que les participants aient ou non ingérés des substances psychotropes. Les voyages sont designées spécifiquement pour un client ou un groupe d’après une commande, et ne sera joué qu’une seule fois.

Un autre type de projets important pour le No Sleep Studio sont les expériences de fin de vie. En apprenant qu’un ami de Laika est en phase terminale d’un cancer, l’équipe prépare un dernier voyage unique à partager avec ses amis. Depuis lors, Laika a créé un certain nombre d’expériences pour les personnes en phase terminale ou en fin de vie et a suivi une formation d’introduction à la doula²⁸ de la mort avec l’International End of Life Doula Association.

Le travail du No Sleep Studio présente un travail immersif autour des états modifiés de la conscience induit par des techniques comme la méditation, la respiration ou les substances hallucinogènes. Le Studio propose un pratique unique et multisensorielle c’est à nous de lui donner vie en se laissant complètement immerger dans des mondes imaginaires.

No Sleep Studio soulève aussi la question de l’illégalité de la prise de substances psychotropes en faisant de ces expériences un endroit où les prises sont sures et encadrées dans un objectif récréatif. En partant du principe qu’on ne peut pas empêcher la prise de stupéfiant dans le cadre privé, No Sleep Studio n’encourage pas cette consommation, mais propose plutôt un espace désigné sur et qui embellit ce moment unique en en faisant un événement spécial à des occasions exceptionnelles.

De plus, cela prend une autre dimension quand ces pratiques apportent plus à l’humain et créent des liens forts entre les individus ou en adoucissant la fin de vie des malades en proposant quelque chose de complètement différent d’un quotidien qui peut être douloureux à accepter. Grâce à sa formation en doula, Laika sait accompagner moralement et physiquement les malades pour leur offrir une expérience adaptée.

Tout comme No sleep Studio, DesignAgency un studio composé d’architectes, de paysagistes et de designers, conçoit un lieu pour la consommation de produits hallucinogènes assistés, sûrs et légaux au Canada appelé the Dimensions Algonquin Highlands (Annexe 22 & Annexe 23).

Il s’agit d’un lieu de retraite composé de 17 chalets privés multisensoriels au matériaux naturels et tactiles, accompagné de jardins, un pour les parfums l’autres pour des produits biologiques comestibles. On peut y participer à des guérisons psychédéliques seuls ou en groupe lors de cérémonies.

Les logements se trouvent dans la nature et leur architecture avec de grandes fenêtres et lucarnes sont faites pour accroître l’expérience du lien avec la nature. Bien que les retraites psychédéliques existent depuis des dizaines d’années elles sont, selon Dawson de Design Agency, empreintes de mysticisme et dans des endroits reculés.

Selon eux changer la vision de ces retraites et l’ouvrir au grand public est la prochaine étape de l’évolution du bien être. Pour eux voyage dans l’avenir ne se ferait pas dans une destination reculée mais simplement à l’intérieur de nous même.

Conclusion

En concluant cette exploration des états modifiés de conscience, il apparaît clairement que ces phénomènes captent l’attention des artistes, des chercheurs et des créateurs d’expériences, ouvrant la voie à une compréhension multidisciplinaire de la conscience humaine.

Cette synthèse montre différentes approches de pratiques ou de concept pour rendre plus accessible la pratique des EMC. Que les designers se présentent comme créateurs d’expériences qui laissent une place à l’expérimentation, sans se présenter comme professionnels de ces états ; ou simplement comme pratiquant des EMC en amateurs pour exploiter toute leurs créativité et transcender les limites de l’imagination.

En réunissant ces perspectives diverses, notre exploration des EMC va au delà des frontières traditionnelles entre l’art, la science et l’expérience humaine. Ces états, qu’ils soient exploités pour l’inspiration artistique, l’optimisation cognitive ou la création d’expériences récréatives, représentent un domaine complexe et fascinant qui continue d’attiser la curiosité et la recherche.

Notre compréhension des EMC s’élargit, révélant des implications profondes pour la créativité, la santé mentale et la façon dont nous pourrions envisager l’exploration consciente de notre propre esprit.

Ainsi, cette étude suscite de nouvelles questions et incite à approfondir la recherche interdisciplinaire sur les états modifiés de conscience, ouvrant la voie à des découvertes futures dans ce domaine énigmatique qu’est le cerveau humain.

Mon objectif en tant que designer médiateur pour la suite de mes recherches et de mes expérimentations, serait de crédibiliser les pratiques auprès du grand public par le biais de la donnée scientifique.

D’une part en les vulgarisant et en équilibrant ces données avec la créativité et la puissance de l’imaginaire. D’autre part pour informer sur ces états, les rendre plus accessibles et déconstruire leur image mystique ou spirituelle.

La facilitation graphique serait un outil fort pour simplifier et vulgariser les EMC au sein d’un guide par exemple. Un second objectif serait alors de m’entourer de professionnels des EMC pour mener à bien ce guide.

De plus, une réfléxion sur le traitement de la couleur doit être engagée. Pour refléter la richesse de l’inconscient et cerner comment celui-ci serait exploitable grâce aux EMC, un usage spectaculaire et riche de la couleur peut-être déployé.

Références

Aimé, Aurélie. Tour du monde des traditions. 2021, article disponible sur : https://www.inexplore.com/articles/tour-monde-chamanes (consulté le 7/12/23)

Alberganti M., Journo D., Club Science Politique : “Que peut le corps ?” Modifier son état de conscience par l’hypnose. 2011, Podcast, série “Que Peut le Corps ?” 2021, Podcast, RadioFrance, disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/science-publique/club-science-publique-que-peut-le-corps-modifier-son-etat-de-conscience-par-l-hypnose-7226646# (consulté le 7/12/23)

Berrod, Thierry, Gaudry, Pierre-François. Les fabuleux pouvoirs de l’hypnose. 2017, Documentaire, Arte TV, disponible sur https://www.youtube.com/watch?v=sw1xpWhggSU (consulté le 7/12/23)

du Chéné, Céline (prodution). Corine Sombrun : “La transe, un chemin vers la joie”. 2021, Podcast, France Culture, disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/par-les-temps-qui-courent/corine-sombrun-la-transe-est-un-chemin-vers-la-joie-5249041 (consulté le 7/12/23)

David, Hélène (prodution). Le Songe au XVIII^e siècle, ou la mise à l’épreuve du sujet et de ses limites : l’exploration des confins. 2017, Thèse, Doctorat en littérature française, Université de Lille-III, disponible sur : https://theses.hal.science/tel-01502308/document (consulté le 7/12/23)

Denver art Museum, The Meaning and Design of Words. Page web, article, disponible sur : https://www.denverartmuseum.org/en/edu/lesson/meaning-and-design-words (consulté le 7/12/23)

Déthiollaz, Sylvie, Fourrier, Claude. Etats modifiés de conscience. 2011, Livre, édition Favres.

Dream Machine, La Science et la Dream Machine. 2023, Page web de la Dream Machine, disponible sur : https://dream-machine.tech/pages/la-science-et-dream-machine (consulté le 7/12/23)

Drevet, Steve. L’île des chamans. 2013, Édition de Photographies, disponible sur : https://www.stevedrevet.com/l-ile-des-chamans (consulté le 7/12/23)

Dumas, Guillaume. Fortier, Martin. Gonzàlez, Juan C. Les enjeux des états modifiés de la conscience et de la cognition : limites passées et émergence de nouveaux paradigmes. 2017, Thèse, disponible sur : https://pasteur.hal.science/pasteur-01567897v1/file/Dumas_Fortier_and_Gonzalez_Les_enjeux_de.pdf (consulté le 7/12/23)

Font, Elodie. Le mystère des rêves lucides avec Delphine Oudiette. 2020, Podcast, RadioFrance, disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/chacun-sa-route/le-mystere-des-reves-lucides-avec-delphine-oudiette-4473782 (consulté le 7/12/23)

Gti Entertainment. Le chamanisme mongol. 2010, Documentaire, UNESCO, disponible sur : https://www.unesco.org/archives/multimedia/document-2188-mon-2?TSPD_101_ (consulté le 7/12/23)

Gwinner, Simon. Luce. 2017, Thèse BA Interaction Design at ZHdK, disponible sur : https://simongwinner.com/luce.html (consulté le 7/12/23)

Jarrett, Christian. Psychanalyse : ce qu’est le rêve lucide et comment un groupe de scientifiques a appris à s’y plonger. 2021, article, BBC News, disponible sur : https://www.bbc.com/afrique/monde-59233736 (consulté le 7/12/23)

Jost, Thomas. La puissance de l’hypnose dans la création. 2020, podcast, RadioFrance, disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-art-est-la-matiere/la-puissance-de-l-hypnose-dans-la-creation-3623300 (consulté le 7/12/23)

Kasten, Erich. Les Hallucinations. 2001, article, Pour la Science, disponible sur : https://www.pourlascience.fr/sd/neurosciences/les-hallucinations-4289.php (consulté le 7/12/23)

Lapassade, Geroge. Les états modifiés de conscience. 1987, Nodules, édition PUF.

Lecomte, Francis. La méditation agit directement sur notre stress. 2020, article, CNRS Journal, disponible sur : https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-meditation-agit-directement-sur-notre-stress (consulté le 7/12/23)

Legende, Nicolas. Chamanisme mongol : “Oui, la transe est un sujet d’étude sérieux”. 2019, article, GEO, disponible sur : https://www.geo.fr/histoire/oui-la-transe-est-un-sujet-detude-serieux-196814 (consulté le 7/12/23)

Martin, Nicolas. (Production) Le rêve, le cauchemar des neurosciences. 2017, Podcast, RadioFrance, disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/le-reve-le-cauchemar-des-neurosciences-4833543 (consulté le 7/12/23)

Molga, Paul. La transe, une capacité universelle du cerveau ? 2020, article, Les Echos, disponible sur : https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/la-transe-une-capacite-universelle-du-cerveau-1160283 (consulté le 7/12/23)

O’brien,Laika. Robot. No Sleep Studio. design company, site web, disponible sur : https://www.nosleep.studio/ (consulté le 7/12/23)

Objet du Futur, Dream Machine le vaisseau pour un voyage dans des états modifiés de conscience. 2023, article, disponible sur : https://www.objetsdufutur.fr/2023/03/13/dream-machine-pour-un-voyage-dans-des-etats-modifies-de-conscience/ (consulté le 7/12/23)

Quin, Elisabeth. Corine Sombrun, chamane : « 95 % des personnes qu’on forme accèdent à la transe ». 2021, article, Figaro, disponible sur : https://madame.lefigaro.fr/bien-etre/corine-sombrun-chamane-interview-par-la-transe-tout-souvre-a-nouveau-160421-196180 (consulté le 7/12/23)

Regnard Samuel. La mort de Wes Wilson, prince du psychédélisme. 2020, article, Rolling Stone, disponible sur : https://www.rollingstone.fr/mort-de-wes-wilson-prince-du-psychedelisme/ (consulté le 7/12/23)

Squire, Olivia. Emotional Alchemy : Experience Design for Altered States of Consciousness. 2023, article, disponible sur : https://worldxo.org/emotional-alchemy-experience-design-for-altered-states-of-consciousness/ (consulté le 7/12/23)

Texier, Stépphanie. Plongez dans l’hypnose, à la frontière du corps et de l’esprit. 2022, podcast, RadioFrance, disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-savanturiers/plongez-dans-l-hypnose-a-la-frontiere-du-corps-et-de-l-esprit-9392381 (consulté le 7/12/23)

Triou, Natacha (production). De l’autre côté des rêves. 2022, podcast, RadioFrance, disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/de-l-autre-cote-des-reves-4068273

Remerciements

Je remercie toutes les personnes ayant pu m’épauler dans l’écriture de ma note de synthèse.

Je remercie Alexandra De Fenoyl qui a accepté de participer à mon interview et pris le temps de discuter avec moi et de répondre à mes questions.

Je remercie la classe de 3ème année de DnMade Graphisme pour son soutient et ses conseils.

Enfin je remercie ma famille pour leur soutient moral et leur investissement dans les avancées de mes recherches, spécialement à ma mère pour la relecture.

---