DN-MADe MENTION GRAPHISME
Design éditorial supports multiples
Lycée Argouges, Grenoble
Mémoire DN-MADe
Année 2023-2024
Comment le sentiment de nostalgie peut-il être exploité par le design pour établir un lien émotionnel fort avec l’usagers :
La nostalgie.
Vanessa Lamy
Sommaire
1. Les fondements de la nostalgie : définition, perception et émergence
1.a. Définition et origine du concept.
1.b. La dualité de la nostalgie : entre souvenir réconfortant et regret du passé.
1.c. Quand vient cette nostalgie
2.a. Notre fascination pour les époques révolues
2.a.1. Anemoia : nostalgie d’une période inconnue
2.b. Quand le Passé Inspire le Présent : Le Rôle de la Nostalgie dans la Création
3. Réponse a cette nostalgie et conservation des données
3.a. Conserver une trace tangible.
3.b. La nostalgie comme vecteur d’empathie.
3.c. Approches du designer, Comment un designer utilise la familiarité pour captiver.
Nostalgia is often perceived as a comforting emotion, yet it also carries a certain melancholy, sometimes it reveals an attachment to an idealized past. This study explores the role of nostalgia as both a creative tool and a cultural phenomenon. By analyzing the revival of past aesthetics, particularly those of the 1980s and 2000s, it sheds light on nostalgia’s enduring impact. The study also examines the concept of anemoia. By blending the past with new creative possibilities, designers use nostalgia not as a limitation, but as a tool for innovation and inspiration. This dissertation demonstrates that nostalgia bridges the gap between memory and creativity, providing answers to the human need for connection, meaning, and comfort in a rapidly evolving society. While nostalgia revisits the past, it also allows for its reinterpretation, giving rise to creations that are both familiar and forward-looking.
Le passé est pour moi une source d’inspiration fréquente. Je me retrouve souvent à replonger dans mes souvenirs ou dans des éléments que j’ai observés pour m’en inspirer. Par exemple, en première année, mes collègues et moi avons travaillé sur un projet en pratiques plastiques intitulé « xX_Fiestax_Xx » (fig. 1). Ce projet consistait à recréer l’ambiance d’une fête typique des années 2000, avec des graphismes colorés et datés.
En explorant cette époque, nous avons redécouvert des éléments oubliés qui nous ont fait beaucoup rire. Cette expérience m’a marqué, car elle m’a fait réaliser à quel point le passé, même s’il est vécu de manière personnelle, peut aussi être collectif. Il a suscité de longues discussions entre nous, nourries par nos souvenirs communs. Cela m’a également amené à réfléchir à l’impact des visuels « datés » : comment des images ou des styles graphiques ancrés dans une époque peuvent éveiller des émotions, des souvenirs et une certaine forme de nostalgie qui nous connecte aux autres.
En faisant des recherches plastiques par rapport à mon thème, j’ai voulu observer quel était le type d’événement nostalgique qui revenait le plus souvent chez certaines personnes. J’ai donc réalisé une vidéo de 30 secondes qui compile une banque d’images censée déclencher la nostalgie chez la personne qui la visionnes, accompagnée d’une musique légère. Après le visionnage de cette vidéo, un petit questionnaire de quatre questions est proposé, demandant : quelles émotions la personne a ressenties pendant la vidéo, comment elle décrirait l’ambiance, si cela éveille un type d’émotion précis et si un souvenir personnel ou un moment précis ressort de cette vidéo. L’objectif principal de cette enquête est d’explorer et de comprendre comment des visuells qui peuvent évoquer la nostalgie influencent les individus et leur rappellent certains types de souvenirs. Au vus des réponses d’une dizaine de personnes âgées de 20 à 56 ans, les réponses semblant revenir le plus souvent sont les souvenirs des vacances de jeunesse et familiales, des événements qui se sont déroulés pendant le pic de réminiscence de ces personnes. Les résultats montrent qu’en grande majorité, ce sont des sentiments positifs qui ont émergé, et que de petits détails oubliés sont revenus à l’esprit de certains. D’après l’article « Nostalgique ? Votre cerveau est programmé pour ça1 » la nostalgie a un impact notable sur le cerveau, et celui-ci serait majoritairement positif. D’après des recherches, elle peut améliorer le bien-être, stimuler l’inspiration et la créativité, et renforcer des sensations telles que la jeunesse, l’énergie et l’optimisme. La nostalgie pourrait même inciter à prendre des risques et à poursuivre ses objectifs.
Cependant, la nostalgie ne se limite pas à procurer du réconfort : elle joue également un rôle dans la gestion des expériences actuelles. D’après Krystine Batcho2, reconnue pour ses travaux sur le sujet, la nostalgie est un outil pour affronter des situations difficiles comme l’isolement social ou la solitude. Se souvenir de ce que nous avons été nous aide à maintenir une continuité dans notre identité. Elle répond également à plusieurs besoins psychologiques, notamment celui de contrôle : bien que nous puissions perdre le contrôle dans le présent, la nostalgie nous rappelle que nous avons influencé notre propre développement personnel. Elle répond aussi au besoin de socialisation. Bien que la nostalgie repose souvent sur une réflexion intime sur le passé, elle renforce les liens sociaux en évoquant des souvenirs partagés avec des proches. Ces souvenirs, centrés sur des moments marquants avec d’autres, encouragent parfois à chercher un soutien social et émotionnel.
La nostalgie est souvent perçue comme une émotion complexe et ambivalente. Même si elle nous ramène à des souvenirs heureux, elle peut avoir une dimension douce-amère. D’un côté, ces souvenirs peuvent nous réconforter et nous remplir de chaleur, mais d’un autre côté, ils rappellent aussi un temps révolu, ce qui peut engendrer une certaine tristesse. Ziyan Yang3 souligne que les souvenirs nostalgiques ne sont pas toujours entièrement positifs : « Les souvenirs nostalgiques ne sont pas toujours bons. Ils sont parfois doux-amers, voire tristes. » Ce n’est pas seulement une question de regretter le passé, mais de s’en souvenir de manière idéalisée, presque romancée.
Cependant, la nostalgie peut-elle devenir excessive ? La réponse est oui. Si elle peut offrir une pause salutaire en nous aidant à faire face à des périodes difficiles, elle peut devenir problématique si elle nous pousse à ressasser le passé de manière excessive. En général, la nostalgie est une expérience humaine normale, voire essentielle. Elle joue un rôle important pour nous reconnecter à notre identité, en nous rappelant ce que nous sommes au fond de nous-mêmes.
Cet écrit s’interroge sur une problématique centrale : comment le sentiment de nostalgie peut-il être exploité par le design pour établir un lien émotionnel fort avec l’usager ?
Pour répondre à cette question, je m’attacherai d’abord à explorer les fondements de la nostalgie, en étudiant la définition, les perceptions et son émergence. Cette analyse permettra de comprendre ce qui fait de la nostalgie une émotion si riche et complexe. Ensuite, je m’intéresserai à son rôle comme outil créatif et émotionnel, en montrant comment elle agit entre mémoire collective et fascination pour le passé. Enfin, je questionnerai les réponses qu’elle suscite, notamment à travers la conservation des données et les approches des designers, pour montrer comment elle peut inspirer des créations tout en répondant aux besoins émotionnels des usagers.
Du grec ancien nóstos « retour » et álgos « douleur » ; soit, « mal du pays ».
Littéralement, il peut être interprété comme le « mal du retour », évoquant un désir profond de revenir à un lieu ou à un état perdu. Ce terme trouve son origine dans le domaine médical et apparaît pour la première fois dans une dissertation de thèse rédigée par Jean Hofer4. En 1688, J. Hofer, identifia et décrivit des comportements proches de la mélancolie, dont les principaux symptômes incluaient fièvre, pouls irrégulier, langueur et douleurs abdominales. Cette maladie, qui pouvait, dans les cas les plus graves, entraîner la mort, se distinguait par sa spécificité : seuls les soldats suisses, éloignés de leurs montagnes pour servir des puissances étrangères, semblaient en être affectés. Hofer baptisa cette affection nostalgia, ou « mal du pays ». Il en attribua l’origine à un trouble psychologique, qu’il expliqua comme une « pensée obsessionnelle pour la patrie », déclenchée par un séjour prolongé en terre étrangère. En 1756, ce terme fut traduit en anglais par le néologisme homesickness.5
Au fil du temps, la nostalgie a évolué pour désigner un état émotionnel complexe, bien éloigné de sa première connotation pathologique. Aujourd’hui, elle est décrite comme un désir amer de revivre une expérience positive du passé.Son sens a changé avec l’évolution culturelle et sociétale. D’un statut médical, elle est progressivement devenue une émotion universelle, humaine et saine. Ce sentiment s’est transformé à travers les bouleversements sociaux : les guerres, les migrations, et plus tard, la révolution industrielle. Ces événements ont souvent contraint les individus à abandonner leurs repères familiers, les poussant à rechercher un passé perçu comme plus stable et agréable. À notre époque moderne, marquée par l’accélération technologique, la nostalgie s’est faite plus immédiate. Elle agit comme un refuge émotionnel, un moyen rapide et accessible de se reconnecter à des souvenirs, souvent idéalisés, d’un passé lointain ou récent.
C’est une émotion qui nous fait parfois parler, sourire, mais qui peut aussi nous rendre mélancoliques. Elle fait partie intégrante de notre vie, grandissant et se transformant au fil du temps : certaines traces s’effacent, tandis que de nouvelles naissent à chaque instant. La nostalgie est complexe, mêlant la joie d’un souvenir agréable à la tristesse d’un passé désormais inaccessible. Ce contraste, entre réconfort et regret, reflète toute la richesse de cette expérience émotionnelle.
L’odyssée d’Omer fait écho à cette fatalité lié à l’impossibilité de revivre son passé, lorsque Ulysse quitte son île natale d’Ithaque pour aller combattre dans la guerre de Troie, et ce qui devait être un voyage de retour assez court se transforme en une épopée de dix ans à cause des obstacles imposés par les dieux. Tout au long de ce périple, il ressent un profond « mal du pays », une nostalgie de sa patrie, de sa famille et de sa vie d’avant. Son désir de rentrer devient un idéal qu’il garde dans son cœur et qui le soutient face aux épreuves. Mais lorsqu’il revient enfin, après des années d’aventures, d’errance et de solitude, il découvre qu’Ithaque a changé. Même si son retour est teinté de joie, ce n’est plus exactement comme il se l’était imaginé pendant ses années d’absence. Les années ont passé, des menaces pèsent sur son royaume, et même son épouse, Pénélope, a vieilli et a souffert de cette séparation. L’image d’Ithaque qu’il avait construite durant son voyage, idéale, figée, pure, est différente de la réalité qu’il retrouve. En ce sens, l’histoire d’Ulysse est une bonne métaphore de la nostalgie : Ce désir intense de revenir à un moment ou à un lieu qui n’existe plus tel qu’on s’en souvient. La nostalgie transforme nos souvenirs en une sorte de « paradis perdu », un idéal qui ne pourra jamais être exactement reconquis. Elle nous fait « fantasmer » le passé, souvent en le magnifiant, en l’embellissant, mais le retour à la réalité nous rappelle que ce passé est irrémédiablement révolu, marqué par le temps et par le changement.
« La nostalgie, c’est le désir d’on ne sait quoi.6 »
ici avec cette citation on remarque que cette émotions est vraiment insaisissable de tout temps. Ainsi, la nostalgie, avec sa dualité entre réconfort et tristesse, entre embellissement du passé et inaccessibilité de celui-ci, illustre bien la complexité des émotions humaines. Elle nous ramène à des instants marquants, à des lieux ou des époques idéalisés, tout en nous confrontant à leur caractère irrémédiablement révolu.
Comme l’a expliqué Monsieur Christian T. ancien professeur de philosophie que j’ai pu interviewer, le philosophe Héraclite disait : « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. » Ça illustre bien l’idée que le temps ne revient pas, qu’il est irréversible. La nostalgie, dans ce cadre, devient une manière d’appréhender cette fatalité. C’est un rappel que certaines expériences sont uniques et qu’elles ne peuvent être recréées à l’identique, ce qui nourrit parfois un sentiment de regret mêlé à une certaine affection.
Mais à quel moment cette nostalgie surgit-elle avec le plus d’intensité ? Existe-t-il des périodes précises de la vie où elle se manifeste davantage ? C’est ce que l’on observe à travers le phénomène du pic de réminiscence, une phase clé où nos souvenirs semblent particulièrement vivaces, souvent ancrée dans les expériences formatrices de notre jeunesse (fig. 2)
Chris Moulin7 souligne dans un article intitulé Pourquoi ce qui nous arrive entre 15 et 25 ans nous marque pour la vie que « si vous demandez aux gens de vous raconter des moments marquants de leur vie, ils évoquent généralement des événements qui se sont produits entre leur 15e et leur 25e année. Qu’il s’agisse d’événements ordinaires, de sport ou d’événements publics importe peu… C’est là l’une des rares découvertes de la psychologie cognitive qui ne soit pas contestée. »
Selon certains chercheurs en sociologie, nous sommes simplement plus doués pour nous remémorer nos premières expériences, premier baiser, première leçon de conduite, etc. Or, ce sont des expériences que nous vivons majoritairement entre 15 et 25 ans. Pour d’autres, le pic de réminiscence8 est simplement dû à une période marquante de notre vie, au cours de laquelle les expériences que nous vivons sont particulièrement importantes et valorisées. Nous les partageons volontiers, nous en discutons après les avoir vécues, même des années après ces événements, étant une expérience qui nous construit. Le pic de réminiscence se produit généralement entre 15 et 25 ans. Cette période est cruciale car elle correspond à une phase où nous accumulons des expériences marquantes qui contribuent à façonner notre personnalité d’adulte en devenir. On pourrait dire qu’il s’agit d’une forme de cristallisation de la mémoire biographique. En sociologie, ce processus est connu sous le nom de socialisation secondaire.
Le « pic de réminiscences » est un concept psychologique qui fait référence à un moment où un individu éprouve une forte poussée de souvenirs et d’émotions liés à des expériences passées. Cette notion est souvent utilisée pour décrire une période durant laquelle les souvenirs d’une certaine époque ou d’un certain événement deviennent particulièrement vivaces et significatifs. En somme, c’est ce moment où des souvenirs, souvent associés à des sentiments de nostalgie ou de sentimentalisme, refont surface avec une intensité particulière. Cela peut se produire en réponse à un stimulus comme une chanson, un lieu, un objet, ou même une discussion qui rappelle une époque antérieure. Ce phénomène est lié à la manière dont les souvenirs sont stockés et récupérés par le cerveau, et il peut avoir un impact important sur notre perception du présent et de l’avenir.9
D’après le podcast « Loisirs, plaisirs et curiosités : notre fascination pour le lointain10 » de radio France nous avons une attirance pour le passé et pour le lointain : celle d’une quête de sens nourrie par l’imaginaire et le désir de comprendre ce qui nous échappe. Comme l’explique Georges Vigarello11, l’inconnu a toujours été une boussole pour l’humanité, un appel à découvrir, explorer et donner un sens au monde. Cette quête ne se limite pas à l’espace géographique : elle s’étend aussi au temps, où le passé devient un territoire mystérieux à redécouvrir. Le passé, tout comme l’espace lointain, agit comme une toile où l’on projette des idées et des émotions. Il offre des fragments d’histoires à reconstruire, tout en laissant place à l’interprétation et à l’imaginaire. C’est précisément ce type de réflexion que propose Sophie Calle12 dans « Elle s’appelait »(fig. 3). À travers cette installation dédiée à sa mère disparue, l’artiste questionne la mémoire et la nostalgie en présentant des objets, des textes et des photographies issus du quotidien (fig. 4) . Ces objets, simples et chargés d’histoires, deviennent des transmetteur de souvenirs, gardant une trace de la personne aimée tout en démontrant son absence.
Sophie Calle ne se contente pas seulement d’exposer ces éléments, elle crée un espace immersif où le spectateur peut se déplacer, observer et ressentir. Cette disposition reflète le fonctionnement imprévisible de la mémoire, qui refait surface en fragments, souvent déclenchée par une image ou un objet. En alternant entre textes et images, elle offre une expérience intime qui pousse à réfléchir à notre propre manière de nous souvenir. L’œuvre « Elle s’appelait » illustre ainsi notre fascination pour le passé, en le présentant comme un lieu à la fois personnel et universel. Cette fascination est renforcée par la charge émotionnelle des objets et par leur capacité à susciter une réflexion sur ce que nous avons perdu, mais aussi sur ce que nous choisissons de préserver. Le passé, tout comme les territoires éloignés, stimule cette même dynamique. À travers les objets, les récits et les traces qu’il a laissés, il permet de reconstruire des fragments de mondes disparus, tout en laissant place à l’interprétation et à l’embellissement. Les époques révolues deviennent alors un miroir où l’on projette nos propres aspirations, une source d’émotions et de nostalgie qui transcende les faits pour entrer dans le domaine de la culture et de l’imaginaire collectif.
Cette fascination pour le passé, comme pour le lointain, ne se limite pas qu’à une simple curiosité. Elle nourrit le progrès en posant des questions, en développant de nouvelles connaissances et en influençant nos façons de penser. En explorant ce qui est distant, dans l’espace ou dans le temps, nous repoussons les limites de notre savoir tout en renforçant notre compréhension de nous-mêmes et de notre place dans l’histoire.
Cette fascination pour le passer peut aussi être pour une période que nous n’avons pas connue. Ce phénomène de nostalgie pour une époque jamais vécue porte un nom : Anemoia. Ce terme a été inventé par l’auteur américain et néologiste John Koenig en 2012, dans le cadre de son projet The Dictionary of Obscure Sorrows, qui vise à créer de nouveaux mots pour décrire des émotions encore sans nom.
Cet attrait pour un passé que nous n’avons pas connu peut rappeler l’esthétique Vaporwave (fig. 5) qui est un mouvement artistique et musical qui a débuté dans les années 2010. Il s’est principalement fait connaître grâce à son genre musical, mais ce qui l’a particulièrement mis en lumière, c’est l’assemblage de cette esthétique musicale et visuelle qui procure une atmosphère apaisante réconfortante. Dans le Vaporwave, on retrouve de nombreux assemblages d’éléments visuels issus de sources variées et d’époques différentes. On y croise des images de technologies des années 80, 90, voire 2000, mélangées à une sorte de futurisme, avec de la 3D, des effets visuels et des couleurs très vives (fig. 6) . Tous ces objets numériques agissent comme des marqueurs temporels, rappelant une époque où la technologie incarnait encore une certaine idée de modernité. Mais ce qui rend le Vaporwave unique par rapport à d’autres courants artistiques, c’est sa manière de susciter une forme de nostalgie qui dépasse les souvenirs individuels, pour s’inscrire dans une sorte de connaissance générale.
Ce mouvement peut toucher autant les personnes qui ont connu les années 80 et 90 que celles qui n’en ont qu’une perception indirecte. Pour ceux qui ont grandi durant cette période, les références à des éléments comme les musiques publicitaires ou les artefacts numériques anciens font remonter des souvenirs personnels, parfois liés à des moments marquants de leur vie. Pour les plus jeunes, le Vaporwave propose une vision idéalisée de ces époques, largement influencée par les médias et les récits culturels. En combinant ces deux perspectives, le Vaporwave parvient à créer une mémoire collective à travers des fragments recomposés, embellis et esthétiquement améliorés. Il offre une forme de nostalgie par procuration. Ce mouvement propose donc une relecture moderne et créative du passé : en s’appuyant sur les éléments culturels des années 80 et 90, il façonne un univers mêlant des sensations de familiarité à un certain décalage, où l’on reprend des codes visuels marquants et des sons reconnaissables, tout en jouant avec ces éléments.
Premièrement, elle permet de répondre à un besoin d’ancrage, car quand on reprend des signes d’une époque très marquée, elle peut créer une ambiance rassurante et offrir des repères pour un certain groupe de personnes et étant dans une époque marquée par des changements rapides, où l’on vit dans une sorte d’incertitude déstabilisante, le passé, qui lui est sûr et souvent rassurant, permet de retrouver une sensation de stabilité.
Dans le design, elle peut aussi parfois servir comme une accroche émotionnelle, permettant de créer une connexion directe avec un certain public. La nostalgie, étant intime et rassurante, agit comme un levier puissant. Mais elle peut également être utilisée comme technique marketing, car les consommateurs associent des souvenirs positifs à des époques du passé, influençant ainsi leur perception de certaines créations ou produits. Cela revient à toucher une corde sensible liée au passé des consommateurs. Ce revival est également très visible dans le design de mode, où tout fonctionne par cycles, notamment sur le plan stylistique. À notre époque, on observe particulièrement l’essor des années 80 et 2000, où de nombreuses marques remettent au goût du jour des tendances passées. Le retour des pantalons baggy, crop-tops ou encore des grosses baskets crée une esthétique générale qui suscite une connexion émotionnelle chez les consommateurs ayant grandi avec ces styles.
Le phénomène du vintage connaît un essor considérable et s’est transformé en véritable marché. Les friperies se multiplient, et des plateformes en ligne comme Vinted renforcent cet attrait pour l’achat de pièces anciennes. Cela répond soit au besoin de se replonger dans une époque jugée plus agréable, soit à celui d’acquérir des objets désirés à l’époque, mais inaccessibles. Contrairement au rétro, le vintage ne reproduit pas le passé ; il l’incarne. Pour qu’un objet soit considéré comme vintage, il doit avoir traversé plusieurs décennies et conserver cette patine du temps qui le rend unique. Ainsi, si le rétro s’exprime par un style, une ambiance, ou une reproduction fidèle des codes esthétiques anciens, le vintage est, quant à lui, une preuve matérielle du passé. Dans un intérieur, ces deux approches peuvent se mêler harmonieusement : une décoration rétro peut s’appuyer sur des objets vintage authentiques pour renforcer son caractère, tout en s’autorisant des pièces modernes qui imitent l’ancien. Par exemple, une affiche de pin-up des années 50 peut être réellement d’époque (vintage) ou une reproduction neuve fidèle au style rétro. En fin de compte, ces deux termes traduisent notre fascination pour le passé, mais chacun à sa manière. Si le rétro recrée et réinterprète, le vintage témoigne et conserve. Certains simplifient encore cette distinction en associant le rétro aux décennies des années 30 à 50 et le vintage aux années 50 à 90. Quoi qu’il en soit, cette tendance révèle un besoin de se reconnecter à une époque révolue, tout en la réinventant pour l’adapter à notre quotidien moderne13
Cette fascination pour le passé soulève néanmoins des interrogations. Que dit-elle de notre rapport au temps et au consumérisme ? En privilégiant des esthétiques révolues, le design actuel répond-il à un besoin de réconfort face à l’incertitude de l’avenir ? Et dans quelle mesure ce retour vers le passé limite-t-il notre capacité à innover et imaginer des formes véritablement nouvelles ?
Mais la nostalgie est aussi visible dans d’autres champs de la création par exemple dans la culture actuelle, notamment dans la musique et le cinéma, on observe une forte tendance à ressusciter des univers du passé. La majorité des films grand public sortis récemment sont des suites, des reboots ou des adaptations en live-action de dessins animés. Par exemple, Disney propose une nouvelle version de Blanche-Neige avec des acteurs, et la saga Toy Story en est déjà à son cinquième volet. Ces œuvres exploitent des licences populaires du passé pour leur donner une nouvelle vie. Un exemple marquant est la série Stranger Things, qui utilise l’esthétique des années 80 pour réveiller la nostalgie chez les adultes et susciter la curiosité des plus jeunes. Cette envie de réanimer le passé est souvent motivée par le désir de plaire au plus grand nombre. Mais dans cette quête de plaisir, ne risque-t-on pas de tomber dans une certaine facilité, au détriment de la créativité et de l’originalité ? Si cette démarche peut s’avérer importante, elle devrait toutefois être utilisée avec modération. Le passé peut inspirer les créations de demain, à condition qu’il ne nous emprisonne pas dans une vision figée ou nostalgique.
En réutilisant ces codes et visuelle on fait perdurer et on conserve des signes, objets et autres. Faire trace, comment la nostalgie se matérialise différemment dans des objets physiques ? Elle ne se manifeste pas que sous forme de sentiment ou d’esthétique visuelle, mais aussi à travers ces objets, des signes, des symboles.
Ces traces tangibles permettent de préserver des fragments du passé, matérialisant des souvenirs qui pourraient autrement s’effacer. En réutilisant ces éléments, nous leur offrons une nouvelle vie, prolongeant leur existence dans l’imaginaire collectif et individuel.
Christian Boltanski, figure majeure de l’art contemporain, illustre bien cette idée avec son installation monumentale Personnes (Monumenta, 2010) au Grand Palais. (fig. 7) C’est une œuvre monumentale qui résume bien les obsessions de Boltanski pour la mémoire et l’anonymat de l’existence humaine. Dans cette installation, il déploie un champ de 60 tonnes de vêtements usagés, formant des monticules organisés sous une grue mécanique qui saisit, puis relâche les vêtements. La scène évoque une sorte de « cimetière de mémoire » où chaque vêtement représente la trace d’une personne absente. La grue, froide et mécanique, semble sélectionner des vêtements au hasard, illustrant l’indifférence de la « main du destin ». Par ce geste, Boltanski met en lumière la précarité et l’imprévisibilité de la vie humaine, tout en rappelant que chaque vêtement est un symbole d’une existence unique et irremplaçable. Ce contraste entre la fragilité humaine (évoquée par les vêtements légers et sans vie) et l’implacabilité de la machine qui les saisit renforce le caractère poignant de l’installation. On peut y voir un hommage aux vies anonymes, une réflexion sur les pertes de masse dans l’histoire (guerres, génocides, cataclysmes) et sur l’impossibilité de se souvenir de chaque individu. « Personnes » résonne avec une idée de la nostalgie qui n’est pas seulement un retour mélancolique au passé, mais une forme de mémoire collective où chaque vie, même la plus banale, devient une part essentielle de l’histoire humaine. L’œuvre de Boltanski n’est pas une simple commémoration ; elle remet en question notre rapport à l’histoire, en cherchant à redonner une présence fugitive aux vies anonymes. Les vêtements usagés deviennent les « reliques » d’individus absents, évoquant la nostalgie d’une époque où chaque vie pourrait être dignement préservée dans la mémoire collective. En cela, Boltanski nous rappelle combien le souvenir est éphémère et fragile, et comment la culture visuelle, à travers des œuvres comme celle-ci, peut agir comme une tentative de préservation, conserver une part tangible de notre humanité face à l’oubli.14
Face à cette matérialisation de la nostalgie, nous sommes davantage enclins à une certaine forme de réceptivité. Dans les œuvres de Boltanski et Sophie Calle, on observe une matérialisation à travers des artefacts qui portent une histoire. Ce phénomène d’empathie se retrouve également dans des représentations graphiques, où l’on reprend des éléments ou des icônes du passé pour créer une sorte de repère. Ce processus repose sur ce que l’on appelle le « biais de familiarité », une tendance à préférer, croire ou se fier davantage à ce qui est familier, connu ou routinier, plutôt qu’à ce qui est inconnu. La question est alors, comment un designer peut-il utiliser cette familiarité pour captiver ?
Comme exemple concret, on retrouve l’affiche « vomis paillettes » (fig. 8) qui a un visuel qui peut intriguer par son accumulation de couleur et d’éléments, mais aussi par sa multitude de références pop culture qui peut accrocher et rappeler des souvenirs, est ça peut devenir comme un jeu ou on essaie de retrouver des références.
En arrière-plan, une multitude d’icônes visuelles saturent l’espace : motifs kawaii comme des étoiles, mais surtout des icônes populaires comme Hello Kitty, des Muppets, personnage de dessin animé ou de BD. Le choix de jouer sur des icônes de la nostalgie populaire des années 1990-2000 et d’y intégrer des symboles mignons peut renforcer le sentiment de nostalgie pour un public adulte, tout en restant accessible aux plus jeunes grâce à l’aspect visuel amusant et exubérant. Le graphisme tire parti de cette abondance d’éléments familiers pour créer une atmosphère joyeuse, voire décalée, où les références partagées viennent enrichir la composition graphique. L’affiche a pour but de divertir et d’attirer l’attention en éveillant des émotions de surprise, de familiarité et d’amusement chez un public varié. Ce choix de sursaturer l’espace avec des éléments enfantins pourrait aussi provoquer un effet visuel de léger malaise ou d’excès, rappelant l’intensité de certaines esthétiques populaires. En cela, elle invite les spectateurs à se plonger dans cet univers, mêlant plaisir esthétique et nostalgie légère, et s’inscrit dans une réflexion sur la manière dont la culture populaire et les souvenirs visuels d’enfance peuvent être exploités dans des créations contemporaines pour capter l’attention.
En conclusion, l’affiche Vomi Paillettes est un objet graphique qui, sous une apparente légèreté, exploite l’attrait de la culture enfantine et nostalgique pour susciter une connexion émotionnelle avec un large public. Sa composition exubérante et son ironie subtile dans le choix des motifs permettent d’attirer autant les enfants que les adultes, jouant ainsi sur une double lecture visuelle qui rappelle que la nostalgie et la culture populaire peuvent être des éléments fédérateurs dans des créations modernes.
« L’effet de ressemblance est un biais cognitif qui explique notre tendance à préférer les personnes qui nous ressemblent et qui pensent comme nous. Nous avons une affinité pour tout ce qui nous est familier, c’est pourquoi l’effet de ressemblance est également connu sous le nom de biais d’affinité. » La nostalgie peut parler à tout le monde et agit comme un pont vers l’empathie et un sentiment de confort dans une époque en changement rapide. Elle offre un point d’ancrage. On peut expliquer cette facilité à apprécier ce contenu par la familiarité cognitive, une tendance à préférer, croire ou se fier davantage à ce qui est familier, connu ou routinier, plutôt qu’à l’inconnu. Cette dynamique peut donc être particulièrement utile pour renforcer l’adhésion du public ou créer un lien durable avec celui-ci.15
La nostalgie est une émotion présente en chacun de nous. Bien qu’elle soit complexe et parfois teintée de négativité, elle nous réconforte. Elle rappelle des éléments familiers qui nous mettent en confiance et créent un sentiment de sécurité. Cependant, à force de vouloir constamment réanimer des éléments du passé, la nostalgie peut être critiquée pour son manque d’originalité et de créativité. Elle risque alors de devenir un frein, plutôt qu’un moteur. L’enjeu est donc de trouver un juste équilibre entre l’innovation et le confort du familier.
Dans mes expérimentations, j’ai pu constater que l’exposition à des éléments nostalgiques apportait un sentiment positif et donnait à l’usager l’impression d’être inclus. Cela m’a permis de comprendre que la nostalgie peut être un véritable levier créatif. En adoptant une posture de designer esthète et de Care design, il est possible d’utiliser ce confort du familier pour créer des expériences enrichissantes et porteuses de sens.
Mon expérimentation pourrait donc se porter sur des objets de communication en usant de cette nostalgie comme un levier émotionnel. Je pourrais créer des supports graphiques qui s’inspirent d’esthétiques marquantes du passé. L’idée serait de toucher les usagers en jouant sur des références familières, tout en intégrant ces éléments dans un contexte plus moderne. Cet état peut ainsi devenir un atout pour les designers, en leur permettant de créer des visuels attrayants capables de capter l’attention et de fidéliser leur public.
Mon projet pourrait également s’étendre à une réflexion plus large sur la nostalgie liée au déracinement. Cette émotion, initialement liée au regret d’un lieu quitté, comme évoqué dans la première partie avec les soldats suisses et leur manque de leurs paysages natals, touche aussi des personnes ayant vécu des bouleversements marquants, comme les personnes qui on migré de leurs pays natals ou qui ont simplement déménagé d’un lieu chargé de souvenirs. Donc comprendre comment ces événements affectent leur relation à un lieu et amplifient leur nostalgie pourrait enrichir ma démarche. Cela me permettrait de concevoir des créations qui parlent à ces expériences, tout en explorant le rôle du design dans la construction de repères émotionnels face à ces chamboulements.
L’objectif serait donc d’utiliser ce confort du familier pour proposer des objets qui réactivent des souvenirs tout en ouvrant une réflexion sur la manière dont le design nous connecte au temps et aux émotions.
Académies, Canal. « La mémoire autobiographique ». Canal Académies, 22 mars 2009. https://www.canalacademies.com/emissions/eclairage/la-memoire-autobiographique.
Barbereau, Morgane. « Design & Technologie - un dialogue entre passé et présent ». OMYAGUE, 17 septembre 2023. https://omyague.com/design-technologie-un-dialogue-entre-le-passe-et-le-present/.
Biais cognitif. « Biais de familiarité - Définition du biais cognitif, explication, exemples ». Consulté le 12 décembre 2024. https://biais-cognitif.com/biais/biais-de-familiarite/.
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« Chute du mur de Berlin : l’Ostalgie, la nostalgie de la RDA - Vidéo Dailymotion ». Consulté le 18 octobre 2024. https://www.dailymotion.com/video/x7notb4.
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Glossaire
Nostalgie
L’émotion centrale du thème. C’est un sentiment mêlé de douceur et de tristesse, qui naît du désir de revenir à un moment passé ou à un lieu qui n’existe plus tel qu’on s’en souvient. Étymologiquement, le mot vient du grec nostos (retour) et algos (douleur), exprimant le « mal du pays ».
Mélancolie
Un sentiment de tristesse vague et diffuse, souvent associé à la nostalgie. Tandis que la nostalgie est tournée vers le passé, la mélancolie exprime un état général de perte ou de regret face au temps qui passe.
Pic de réminiscences
Augmentation du nombre de souvenirs autobiographiques pour les évènements vécus entre l’âge de 10 et 30 ans.
Loterre
Réminiscence
Retour à la conscience d’une image, d’une impression si faibles ou si effacées qu’à peine est-il possible d’en reconnaître les traces. Réminiscence du passé ; confuse, vague réminiscence.
CNTRL
La mémoire autobiographique
regroupe les souvenirs et connaissances liés au passé personnel d’un individu.
wikipedia
Biais de familiarité
Tendance à préférer, croire ou se fier davantage à ce qui est familier, connu ou routinier, plutôt qu’à l’inconnu.
BiaisCognitif.com
Revival
Anglicisme Renaissance d’un art, d’une mode, d’un état d’esprit.
Le Robert
Vintage
Qualifie un élément datant d’une certaine époque, un objet qui appartient au passé ; un objet vintage peut néanmoins être utilisé dans la période contemporaine.
Souvenir
L’élément clé de la nostalgie. Le souvenir est une trace laissée par le passé dans la mémoire, mais en contexte nostalgique, il est souvent réinterprété, modifié ou amplifié par les émotions.
Mal du pays
Une forme spécifique de nostalgie liée à un lieu d’origine ou à une maison. C’est le désir profond de revenir à un endroit qui représente un sentiment de sécurité, d’appartenance et d’identité.
Éphémère
Ce mot désigne ce qui est de courte durée. La nostalgie nous rappelle souvent que les moments passés, aussi beaux soient-ils, étaient éphémères et qu’il est impossible de les revivre.
anémoia
Nostalgie pour une époque inconnue nous fait parfois fantasmer un passé qui n’a jamais existé tel qu’on se le rappelle.
Mémoire
Le réservoir d’où la nostalgie puise ses souvenirs. La mémoire humaine n’est jamais totalement objective, et la nostalgie en modifie souvent les contours pour y ajouter une dimension émotionnelle.
Je tiens à remercier mes professeurs, qui m’ont guidée et soutenue tout au long de mes recherches et de la rédaction de cet écrit. Je remercie également mes camarades de classe pour leurs précieux conseils et leur soutien, qui m’ont accompagnée tout au long de ce processus.
Un grand merci à Christian.T, ancien professeur de philosophie, pour le temps qu’il m’a accordé et pour avoir répondu à mes questions autour de mon sujet.
Et pour finir, je remercie chaleureusement Charlie Estebe et mon père pour leur relecture de mon écrit et leurs conseils.
1 Olivia Campbell, Nostalgique ? Votre cerveau est programmé pour ça, 2023| National Geographic
2 Krystine Batcho, professeur de psychologie au LeMoyne College et chercheuse reconnue dans le domaine de la nostalgie.
3 Ziyan Yang, professeur à l’Institut de psychologie de l’Académie chinoise des sciences
4 Jean Hofer est un médecin alsacien, resté célèbre pour être à l’origine du concept de nostalgie.
5 Rice-Davis, Charles B. « La maladie des Suisses » : les origines de la nostalgie ». 2015
6 Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, 1938
7 Chris Moulin, professeur de psychologie à l’Université Grenoble Alpes (UGA)
8 Augmentation du nombre de souvenirs autobiographiques pour les évènements vécus entre l’âge de 10 et 30 ans.
9 « Pourquoi ce qui nous arrive entre 15 et 25 ans nous marque pour la vie ». The Conversation, 2017.
10 Georges Vigarello, Loisirs, plaisirs et curiosités : notre fascination pour le lointain, 2022, radio France
11 Georges Vigarello, historien, philosophe et Directeur d’études à l’EHESS.
12 Sophie Calle, artiste plasticienne, née en 1953
13 Loftinox. « La différence entre le rétro et le vintage ».
14 « “PERSONNES” de Christian Boltanski – Le Blog d’Histoire de l’Art des ES2 ».
15 Biais cognitif. « Biais de familiarité - Définition du biais cognitif, explication, exemples ».